
Dumoulin : "J'ai mûri pendant cette blessure"

- - AFP
De retour à la compétition le week-end dernier, Alexandre Dumoulin (2 sélections) revient pour RMC Sport sur sa blessure au tendon d’Achille, qui l’a empêché de disputer son premier Tournoi des VI Nations avec l’équipe de France, alors qu’il avait été appelé par Philippe Saint-André lors du stage de préparation. Le centre formé à Bourgoin croit encore à la Coupe du monde, dans moins de six mois en Angleterre, et compte bien crever l’écran d’ici au 19 mai, date de l’annonce du groupe des 36 pour le Mondial par PSA. Le temps lui est compté. Son sprint commence dès dimanche avec le quart de finale de la Champions Cup face au Saracens. Une première pour lui et le club francilien. En revanche, concernant les révélations sur son père biologique (Marc Cécillon), Alexandre Dumoulin a préféré rester silencieux. Entretien.
Alexandre, vous avez joué l’intégralité de la rencontre face à Bayonne. Comment avez-vous vécu ce moment après trois mois d’absence ?
Je me suis plutôt bien senti. Je vais surtout avoir besoin de me refaire un peu la caisse. Mais c’était très positif et très rassurant après une si longue absence. J’ai l’impression d’avoir réalisé un match très correct. C’est une bonne chose de faite.
Pouvez-vous nous raconter comment se sont déroulés ces trois mois sans compétition ?
Après le match face à Toulouse, fin décembre, le lundi matin, à l’entraînement, j’ai glissé sur le terrain qui était gelé. J’ai senti comme un coup de couteau dans le tendon d’Achille. Je ne pouvais plus courir. Mais j’ai serré les dents pour partir en stage avec l’équipe de France, où j’ai été soigné un peu à la va-vite. Ça n’a pas marché. Je suis donc reparti de zéro avec un protocole d’un mois et demi sans terrain. C’était nécessaire pour soigner l’inflammation.
Qu’entendez-vous par « soigné à la va-vite » ?
On n’a pas vraiment respecté de protocole de guérison. On faisait surtout des soins en même temps que je m’entrainais. Ça a finalement empiré mon mal. Il a fallu faire un vrai travail de fond pour que les douleurs disparaissent.
Avez-vous eu peur de rater la fin de saison ?
Non, même si les douleurs pendant deux mois étaient très aigues. Je me suis posé pas mal de questions. Avec ce type de blessure, tu ne sais jamais vraiment la durée d’indisponibilité.
Aujourd’hui, êtes-vous guéri ?
Oui, la blessure est derrière moi. Je n’ai plus de douleurs depuis deux semaines et demie. Et quand vous n’avez plus mal, ça accélère le processus car vous êtes mieux mentalement.
« J’ai un paquet de matches pour faire de grosses performances »
Comment avez-vous vécu cette période moralement ?
C’était dur car j’avais été pris pour le Tournoi avec l’équipe de France. Mais j’ai pris mon mal en patience. J’ai fait confiance au staff médical du Racing qui ne s’est pas trompé. J’étais juste frustré de ne pas pouvoir m’exprimer avec les Bleus. J’ai mûri pendant cette blessure. Je suis plus posé. J’espère faire une grosse fin de saison avec le Racing.
Croyez-vous encore à la Coupe du monde ?
Oui, j’y crois encore. Nous sommes engagés sur les deux tableaux, donc j’ai un paquet de matches pour faire de grosses performances. Je vais tout donner pour faire partie de cette liste de 36.
Avez-vous échangé avec le staff des Bleus ?
Oui, nous avons échangé par textos. Serge Blanco m’a également appelé pour prendre des nouvelles.
Qu’avez-vous pensé des performances de vos concurrents directs ?
J’ai regardé ça avec attention, mais je ne leur souhaitais pas de mal. Ils ont tous réalisé de bonnes performances. C’est bien, ça va tous nous tirer vers le haut. Il y a une belle concurrence et chacun va se donner à fond pour être à la Coupe du monde.
Le quart de finale de Champions Cup face au Saracens tombe à pic !