
Champions Cup : le Racing a mis les tigres en cage !

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TOPS
L’entame du Racing
On exagère un peu, mais pendant un quart d’heure sur la pelouse de Nottingham, on se serait cru dans la fameuse Oracle Arena d’Oackland, temple des Golden State Warriors. Parfaits dans tous les compartiments du jeu et notamment les transmissions ballon en main, les Franciliens, plus adroits, plus rapides, plus puissants, ont broyé leurs adversaires. Ils ont logiquement ouvert la marque sur un essai de Maxime Machenaud (4e), à la conclusion d’un mouvement initié par une percée de l’ancien All Black Joe Rokocoko, énorme en ce début de match. « Le Racing me fait une superbe impression, commentait Denis Charvet, membre de la Dream Team RMC Sport. Il n’y a aucun déchet. J’ai rarement vu le Racing à ce niveau. Ils récitent leur rugby. Leicester est complètement dépassé dans tous les compartiments du jeu. »
La défense francilienne
Ciment de cette équipe du Racing 92 et déjà ultra-performante en quarts face à Toulon (19-16), la défense francilienne, dirigée par l’expert Chris Masoe (36 ans), a une nouvelle fois concédé peu de situations dangereuses. La ligne des hommes des deux Laurent (Travers et Labit) a ainsi été rarement franchie. Pendant les périodes de domination des Tigers, comme au cœur de la première période, le Racing a toujours su sortir le plaquage pour récupérer une pénalité ou un avantage. Dominés en fin de match, ils ont résisté, y compris à 14 contre 15. Comme un symbole, cette incroyable séquence dans les arrêts de jeu, alors que Leicester était revenu à trois points. Les Franciliens ont tenu les Anglais dans leurs 22 mètres, jusqu’à obtenir la pénalité synonyme de qualification.
Eddy Ben Arous
Avec son profil de troisième ligne, Eddy Ben Arous, prototype du pilier du XXIe siècle, a crevé l’écran ce dimanche. Il d’abord brillé au large, enchainant les percussions et les franchissements. Il ne s’est pas non plus caché en défense, loin de là, montant très vite sur la ligne d’attaque anglaise. En mêlée fermée, il n’a pas toujours dominé son duel avec le rugueux Dan Cole. Il a néanmoins su jouer ses cartes dans cet exercice si particulier et provoquer la faute de son vis-à-vis à la 50e. Dan Carter ne laissera pas passer l’occasion d’ajouter trois points.
Dan Carter
On ne l’a pas forcément plus vu que certains de ses coéquipiers, notamment son compère de la charnière Maxime Machenaud. Mais à ce niveau-là, l’attente autour du « meilleur joueur du monde » est énorme et il n’a pas failli. Le Federer du rugby, à peine marqué au coup de sifflet final, a sobrement dirigé son camp et diffusé son aura. Dans ses choix, Carter a plus de temps que les autres. Il a tenté quelques franchissements, instillant le doute dans la défense de Leicester. Régulièrement visé par l’énorme troisième-ligne Fonua, il n’a pas lâché en défense. Enfin, malgré un drop raté en première période, il a passé 100% de ses coups de pied (trois pénalités, une transformation). Il peut continuer à rêver d’un destin européen à la Jonny Wilkinson.
FLOPS
La maladresse de Leicester
Dans son box, on a vu l’entraineur de Leicester Aaron Mauger progressivement courber l’échine. Sur les intentions, il n’aura pas grand-chose à reprocher à ses hommes, toujours derrière au score mais jamais lâchés. Au rayon des regrets, ils se souviendront de ces trop nombreux ballons échappés. On comptabilise ainsi plus de dix ballons perdus côté anglais. Une maladresse à laquelle l’impact de la défense francilienne n’est pas non plus totalement étrangère.
Le manque d’imagination offensif anglais
Réciprocité de l’intraitable défense francilienne, Leicester, impitoyable en quarts face au Stade Français (41-13), a trop manqué d’imagination offensive pour espérer se qualifier en finale. Les principales cartouches offensives des Tigers ont tenu à la puissance du troisième-ligne Funoa. Replacé premier centre, l’international anglais Manu Tuilagi a peu pesé. Pris dans la tenaille, Leicester n’a pu coller au score que par du jeu au pied. Mais le Racing n’a rien donné, jusqu’à cet ultime essai de Veainu (79e). Trop tard.