
Calendrier international: "Un mécontentement croissant dES ligues et des clubs" selon l'EPCR

Vincent Gaillard - ICON SPORT
Vincent Gaillard, cette semaine avec les différentes ligues, vous avez évoqué le calendrier des mois à venir alors que de son côté, World Rugby travaille sur la possibilité de programmer des matchs internationaux en octobre. Quelle est votre position ?
Il est juste de dire qu’il y a un mécontentement croissant et une forte frustration des ligues et des clubs de ne pas être consultés au niveau qu’ils estiment nécessaire pour la reprogrammation du rugby dans son ensemble, le rugby national comme celui des clubs. Le mois d’octobre est programmé pour être un mois de club (ndlr : les fenêtres internationales se situent en novembre). Parmi nos scénarios, l’un consisterait à programmer, et c’est même le plus avancé, nos finales de Marseille sur le troisième week-end d’octobre (16-18). Une fenêtre européenne déjà programmée. Les implications financières sont colossales pour l’EPCR, pour les ligues et fédérations qui en sont actionnaires, et bien sûr pour les clubs si la saison ne peut pas se terminer. L’attente d’être invité par World Rugby à la table des discussions - et que les intérêts des clubs et des ligues soient bien pris en compte - est donc très forte.
N’avez-vous pas des échanges directement avec World Rugby ?
Si, des échanges réguliers et informels existent mais il y a une impression très forte, malgré les échanges et les réunions téléphoniques, qu’il reste une volonté de reprogrammer des matchs internationaux sur des fenêtres européennes sans réelle considération des implications pour les clubs et les ligues. C’est ce que l’on ressent à travers ce que l’on lit dans la presse et que l’on entend.
Un vrai consensus des Ligues et des clubs existait-il d’organiser ces potentielles finales européennes début octobre ?
Oui, avec toutes les précautions d’usage nécessaires sur le plan sanitaire de manière générale, y compris bien évidemment en tenant compte des conditions médicales pour les joueurs eux-mêmes, ou sur le plan des transports internationaux et de la logistique nécessaire à des matchs transfrontaliers, entre autres choses. Notre intention et celle des ligues est bien de reprogrammer les phases finales européennes entre la fin de l’été et le début de l’automne. Un scénario existe, dans l’absolu, qui consiste à tout reprogrammer en septembre mais ce qui est sûr c’est que nous avons des fenêtres en octobre. Il est donc prudent d’imaginer qu’on utiliserait l’une d’entre elles pour programmer les finales. C’est un scénario parmi d’autres, mais c’est le plus avancé. Pour ma part, je suis un peu sceptique sur notre capacité à organiser trois week-ends durant le mois de septembre, d’autant plus qu’il nous faut aussi un certain écart de temps entre les quarts et les demies, puis entre les demies et les finales.
Dans la presse anglaise ce matin, le président de Bath menaçait de pas libérer ses joueurs pour de potentielles échéances avec leurs équipes nationales afin qu’ils évoluent en club. Cette position est-elle unanimement partagée ?
Même si elle n’a pas été formellement exprimée, j’ai l’impression que c’est vers quoi on tend. S’il y a une impression claire d’un manque de consultation et de prise en compte de leurs intérêts légitimes, les clubs pourraient menacer de ne pas libérer les joueurs.
Tous ces scénarios restent de toute façon très hypothétiques puisqu’en raison de la pandémie, certains craignent des matchs à huis clos jusqu’à la fin de l’année 2020 ou même l’annulation de toutes les rencontres…
Oui, c’est juste. Il est effectivement possible que, dans un dernier ressort, on joue ces matchs à huis clos. C’est une possibilité. Notre préférence irait de fait vers des matchs à huis clos plutôt que de ne pas jouer du tout, mais nous n’en sommes pas encore là.
Mais une finale européenne sans public a-t-elle encore un sens ?
C’est vraiment le dernier ressort, mais encore une fois, selon moi, ce scénario serait préférable à celui consistant à ne pas terminer la saison du tout.