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Cécillon, le grand rugbyman qui tua sa femme

Marc Cécillon en 2014

Marc Cécillon en 2014 - AFP

Alors qu’Alexandre Dumoulin (Racing, XV de France) vient de révéler qu’il est le fils de Marc Cécillon, retour sur l’histoire de l’ancien Berjallien. L’un des plus grands joueurs des années 90, devenu un meurtrier.

Il est paysagiste et vit aujourd’hui à Collioure, au bord de la Méditerranée. Il y a dix ans et demi, il a tué sa femme. Marc Cécillon, l’ex-international français (47 sélections), a fait basculer dans l’horreur son histoire, celle de sa famille et celle d’une fière région de l’ovalie, le 7 août 2004. Retraité depuis 1999, dépressif et alcoolique, il quitte une soirée chez un ami à Saint-Savin après une altercation. Il revient une demi-heure plus tard, sort l’arme qu’il avait ramenée d’une tournée en Afrique du Sud en 1993 et tire à cinq reprises. Le drame a été fortement suivi par les médias. Il saisissait d’effroi, choquait, tous ceux qui avaient un jour crié son nom au bord des terrains, de Bourgoin au Parc des Princes.

Marc Cécillon était un grand, littéralement (1m92, 112 kg) et rugbystiquement. Un troisième ligne féroce, cinq fois capitaine du XV de France, salué par ses pairs et craint par les autres nations. Un Berjallien pur et dur, finaliste du championnat de France en 1997. Une carrière entière au CSBJ. Et un « après-rugby » désastreux. Pâtissier de formation, il tente de lancer sa marque de vêtements, joue les ambassadeurs. Mais s’enfonce, notamment dans les « troisièmes mi-temps » qu’il honore, même s’il ne participe plus aux deux premières. Pendant l’affaire, la vie tourmentée de l’ex-international est relatée, commentée.

Condamné à 14 ans de prison en appel

Sa femme, Chantal, « s'éloignait, ne supportait plus les absences, les tromperies » selon un article de Libération en 2004. Elle voulait demander le divorce. Le soir du drame, Marc Cécillon avait 2,35 g d’alcool par litre de sang. En 2006, il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Isère, en première instance. En 2008, la cour d'assises d'appel du Gard écarte la préméditation et le condamne à 14 ans de prison.

En 2011, il bénéficie d’une libération conditionnelle. En 2014, il entre en conflit avec ses deux filles à propos de l’héritage, avant de faire marche arrière. La descente aux enfers de ce « dieu vivant des stades », selon son avocat (Me Dupond-Moretti), ressurgit en cette fin du mois de janvier 2015. Alexandre Dumoulin, trois-quarts centre du Racing et du XV de France, est son fils naturel.