
Benazzi cogne sur Laporte et la Fédération, "des rapaces"
C’est bel et bien reparti. L’opposition à Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby depuis 2016 qui remettra son mandat en jeu en octobre 2020 (ou en 2021 en cas de report de l’élection), ne retient plus ses coups. Après la tête de liste Florian Grill, mais aussi ses soutiens Jean-Marc Lhermet et Eric Champ, c’est au tour d’Abdelatif Benazzi de critiquer violemment Bernard Laporte et les autres dirigeants de la FFR en les qualifiant de "rapaces", dans une interview au Figaro.
"Ils sont là depuis trois ans et demi et le nombre de licenciés a chuté de 45 000 ; les finances sont en déficit pour la troisième année consécutive ; l’Audimat du XV de France diminue ; la lassitude des bénévoles, les petits clubs qui doivent désormais effectuer des déplacements interminables pour disputer leurs matchs… Il y avait du conservatisme dans le rugby, c’est vrai. Laporte et ses hommes sont allés à la rencontre des petits clubs, ont proposé de nouvelles choses. Ils ont essayé. Il fallait leur laisser le temps, une chance. Mais le bilan est catastrophique", clame l’ancien joueur du XV de France (78 sélections).
"C’est une bande de rapaces, qui veut régner sur tout et faire plaisir aux copains"
"Le déficit, c’est jouer avec les bijoux de la Fédération, ajoute Abdelatif Benazzi (51 ans). La trésorerie fond à vue d’œil. Ensuite, c’est la première fois qu’il n’y a pas eu d’augmentation des licenciés suite à une Coupe du monde. Enfin, je ressens un malaise. Les valeurs, l’état d’esprit sont galvaudés. Est-ce le rôle du président de la FFR d’annoncer la création d’une Coupe du monde des clubs ? Il attaque les clubs professionnels, manque de respect au président de la Ligue (Paul Goze). Il doit s’occuper du rugby amateur et de l’équipe de France, pas s’immiscer dans le travail des autres. C’est quoi d’avoir sans cesse la Ligue (en charge du rugby professionnel) en ligne de mire, de vouloir la dissoudre pour gérer seul le rugby, sans le moindre respect pour les institutions, les présidents de club ? C’est une bande de rapaces, qui veut régner sur tout et faire plaisir aux copains. La masse salariale de la Fédération a augmenté de 12 millions d’euros ! Mais où va-t-on ? Il faut arrêter tout ça. Quand on voit le gaspillage…"
La gestion financière de la FFR est donc clairement dans le viseur de l’ex-troisième ligne. "On est en train de dilapider le patrimoine, assure-t-il. C’est facile quand ce n’est pas son propre argent. On vire Novès de façon inadmissible et ça coûte un million d’euros d’indemnités… On peut y remédier par une gestion rigoureuse, voir où économiser. Pour cela, il faut d’abord décider d’une stratégie. Dans une situation de crise, on ne commence pas par faire des dépenses faramineuses, de grandes annonces, se disperser sur tout. Non, il faut d’abord sauver la maison, parce qu’elle commence à brûler."