
Usain Bolt ** WR 9 sec 58 **

Ayez, les festivités berlinoises ont commencé, avec une belle mise en bouche : le 100 mètres des z'hommes !
La course a fait plus que tenir ses promesses avec une densité de garçons en moins de 10s20 hallucinante, du drame, des rebondissements et du show.
Il était une centaine au départ des 12 séries, mais seul 3 à l’arrivée au port ont inscrit leurs noms dans le marbre.
Le « Drama » à l’Allemande avait distribué les rôles principaux à Monsieur 100.000 Bolts, le roi Usain à la triple couronne olympique, et au bon élève, Tyson Gay, à la triple couronne mondiale.
Les deux gaillards avaient tout fait pour soigneusement s’éviter durant la saison, et avait dans le même temps mis la pâtée a tout autre sprinter.
A Berlin, Usain Bolt a tout fait pour courir lentement des séries à la finale, mais même en se marchant dessus dans les... 70 derniers mètres, il éclaboussait encore de son talent. Et Tyson Gay, bon élève, appliqué, prenait son temps au départ, se hâtait tranquillement aux 30 mètres, et a finissait souplement avec des chronos en dessous des 10 secondes dès les quarts de finale !
Autour d’eux, les outsiders faisaient mieux qu’exister, et ils n’étaient pas moins de 4 à s’inviter en finale avec des chronos de moins de 10 secondes !
On commençait même à se demander si le gars Powell dont il est bon de rappeler qu'il était détenteur du record du Monde avant qu'une autre Ferrari en jaune et vert ne le lui chipe) ne pouvait pas brouiller la donne pour la place de dauphin tant ses prestations puissantes avaient impressionnées. Et le minot Bailey, pote d’entraînement de la Ferrari, nous avait scotché par sa décontraction te une ressemblance technique frappante avec le poteau Bolt. Celui-là, c’est la fusée d’Antigua et on ne va pas tarder à en reparler.
Avant la finale, j’avais prédit que les 8 descendraient sous les 10 secondes, qu’il faudrait un record du monde à Bolt pour se défaire de son dauphin, et que l’on aurait peut-être même deux records du monde dans la même course.
Je ne suis pas passée loin du compte et cette fois-ci, Usain Bolt a du aller au bout de son effort pour entrer dans l’histoire mondiale en 9s58 ! Sans un départ impeccable (il sort en tête) et un chrono dément, Gay aurait réussi le pari de s’offrir la foudre jamaïcaine.
Usain a donc été immense en s’emparant du titre mondial du 100m, le premier d'une carrière dont on n’imagine pas encore l’ampleur. Mais comment oublier les 7 protagonistes, Tyson Gay en tête, qui jamais n’aura couru avec une telle rage, donnant tout pour inquiéter Bolt qui pour la première fois, jette un oeil inquiet à son prétendant aux 50 mètres, surpris de le sentir encore sur ses talents.
Sans Gay et consorts, Bolt n’aurait peut-être pas assommé le 100 mètre de la plus immense des manières.
C’est la leçon que je retiens de cette course dont peu retiendront les noms des « figurants ». Pour faire de grandes courses il faut de grands hommes, et hier soir, dans le stade mythique de Berlin, les 8 meilleurs sprinteurs de la planète, Usain Bolt (JAM) - 9"58, Tyson Gay (USA) - 9"71 (RN), Asafa Powell (JAM) - 9"84, Daniel Bailey (ANT) - 9"93, Richard Thompson (TRI) - 9"93, Dwain Chambers (GBR) - 10"00, Marc Burns (TRI) - 10"00 et Darvis Patton (USA) - 10"34, ont été grands !