
Fred Hermel 10/11

CRISTIANO RONALDO ET LA « DOUBLE CONTRAINTE »
Grégory Bateson est un immense anthropologue et psychologue américain. Au milieu des années trente, suite à une étude réalisée auprès de peuples indigènes de l’île de Bali, il définit un concept nouveau : « la double contrainte ». Cette dernière désigne "deux obligations qui se contrarient en s’interdisant mutuellement". Pour être plus clair : elle décrit la position d’une personne poussée à choisir entre deux choses qui, quoiqu’il arrive, vont la faire souffrir. Il n’y a jamais d’échappatoire à la « double contrainte ».
Je me souvenais de cet important concept qui m’avait été enseigné lors de mes études d’Information et Communication à l’Université de Lille 3 en contemplant ce week-end le dilemme que vit Cristiano Ronaldo, un joueur écartelé entre le Real Madrid et le Portugal.
Le Ballon d’Or en titre s’était blessé face à l’OM en Ligue des Champions (merci Diawara !) et, alors qu’il n’était pas totalement remis, il avait « forcé » pour jouer avec le Portugal devant la Hongrie. Provoquant de la sorte une aggravation de sa blessure. Depuis, il n’a toujours pas pu disputer une seule minute avec le Real et les médecins (dont le célèbre docteur hollandais Van Dijk) lui recommandent encore deux semaines de repos. Mais le sélectionneur portugais Carlos Queiroz (ancien coach du Real ! ! ! ) a convoqué Cristiano Ronaldo pour les matches de barrage que disputera le Portugal face à la Bosnie. Mettant par la même le joueur dans une situation inextricable. Si Cristiano refuse de disputer ces rencontres, il passera pour un traître à la patrie et se fera « descendre » par le public et les médias. Mais, si Cristiano joue avec le Portugal, il risque d’aggraver encore plus son problème à la cheville et, qui sait, de gâcher sa première saison avec le Real. Une « double contrainte » en bonne et due forme…
FRED