
Didier Mengo 07/12

Voici les résultats du week-end en vo; désolé, il n’y a pas de musique d'ambiance même si, à part la marche funèbre, je ne vois pas trop ce que l’on aurait pu mettre :-(((
Roma – Lazio : 40 000 euros à 40.000 euros Juventus – Inter : 25 000 euros à 17 000 euros
Vous l’avez compris, c’est encore un coup de gueule que l’on est obligé de pousser ! ce week-end s’annonçait pourtant super avec un programme alléchant, bref du grand spectacle en perspective. Et bien non, encore une fois le calcio a été pris en otage par des délinquants qui ne font qu’éloigner encore plus (si c’est possible) les familles du stade, qui tuent la grande fête populaire que devrait être le match de foot. Et le carton rouge ne s’adresse pas uniquement aux franges violentes des ultras. Il est aussi destiné aux autorités (footballistiques et non) qui laissent faire, qui ne font pas respecter la loi. Et aux joueurs et dirigeants qui trop souvent tendent à relativiser la portée de certains propos. Les deux stades en question portent bien mal leur nom, Olympique, avec toutes les valeurs que cela devrait véhiculer.
Dans l’ordre chronologique, partons du stade Olympique de Turin. Samedi soir la Juventus reçoit l’Inter dans le grand classique, le Derby d’Italie. Ce n’est plus de la récidive, c’est de l’acharnement : dans le rapport de la Ligue (publié aujourd’hui), la Juventus est condamnée à payer 25 000 euros pour « chants insultants et constituant une expression de discrimination raciale ». Vous l’avez compris, Balotelli a encore été pris pour cible par une partie des ultras de la Juventus (heureusement encore une fois amplement sifflée par la grande majorité du public). Comme la saison dernière face à l’Inter (un match à huis clos), comme il y a deux semaines lors de Juventus – Udinese (40 000 euros d’amende), comme à Bordeaux en Ligue des Champions (le rapport de l’UEFA ?). Au-delà du fait en soi qui est condamnable et basta, on est en droit de s’interroger sur la dynamique de la sanction : si le délégué l’a écrit dans son rapport, pourquoi le règlement n’a pas été appliqué pendant le match ? Et ne me faites pas parler du négationnisme version Cannavaro et Buffon sinon je vais m’énerver ! En face, coté Inter, la routine (on serait presque tenter de dire) avec un lancer de pétard sur le terrain (qui étaient bien sur tombés du ciel directement dans la tribune puisqu’il est bien connu que les contrôles aux entrées sont imparables).
Un peu beaucoup comme au Stade Olympique de Rome hier soir. Quelle honte !! le derby, ce derby que j’aime tant. Désormais transformé en guérilla urbaine. Ce qui s’est passé en dehors du stade puis dans la tribune Tevere est honteux. Mais comment est-il possible qu’autant de bombes agricoles, de fumigènes puissent passer au travers des contrôles ? En face, en tribune de presse, avec des collègues on se regardait dans les yeux, incapables de dire un mot tellement le spectacle était affligeant. Et encore une fois, ces délinquants prennent en otage tout le monde. Parce que ce match ne devait pas être interrompu 12 minutes, il devait être annulé et basta. « ah mais oui, mais il faut comprendre que si on arrête le match, après c’est la guerre autour du stade ». Très bien, donc vous acceptez (je parle aux autorités ) et vous vous soumettez au chantage. Il y a des règles (fouillage complet et réel à effectuer) à faire respecter et des lois (condamnation exemplaire pour qui introduit et utilise des objets dangereux dans le stade) à appliquer. Ce n’est jamais fait. C’est l’impunité la plus complète. De temps en temps, il y a mort d’homme, çà gueule un grand coup mais tout repart comme avant ensuite. Que l’on ne vient plus se plaindre !
Dernière pensée : il me vient presque l’envie de justifier les ultras napolitains. On ne peut pas complètement leur donner tort quand ils affirment qu’il y a deux poids, deux mesures dans cette affaire. Car la saison dernière, pour de tels incidents, le virage du stade San Paolo de Naples a été fermé pendant deux mois !
Rassurez-vous, on va quand même parler ballon tout à l’heure à l’antenne et ouvrir par ce beau geste de fair play de l’entraineur d’Ascoli en Serie B.
Sans oublier de fêter le titre de champion du Brésil de Flamengo et de son président, mon ami Marcio Braga, que je félicite du fond du cœur. Uma vez Flamengo, Flamengo até morrer !
Didier