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"L'intox au poker est la même qu'en chambre d'appel."

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Champion d'Europe, champion du monde et champion olympique, Amaury Leveaux détient l'un de plus beaux palmarès de la natation française. Retraité depuis septembre et nouveau membre de la dream team RMC, il était l'invité de l'émission "Docteur Poker" vendredi soir.

"A Mulhouse, on jouait au poker avant de sortir."

“J’ai découvert le poker à Mulhouse en 2005. C’est une ville qui porte bien son nom car Mulhouse termine par “loose” et il n’y a vraiment rien à faire là-bas (rire). J’ai donc acheté une petite table de poker et les jetons qui vont avec. Ensuite c’est devenu une habitude. Quasiment tous les samedis soirs, avant d’aller en soirée, on s’organisait une petite partie de poker. De fil en aiguille, ça s’est su que je jouais au poker. Mais je ne suis pas un gros joueur, je me considère comme un joueur récréatif.”

"Les cercles de jeux, c'est pas mon truc."

“J’ai déjà joué dans des cercles parisiens mais je dois avouer que je n’en garde pas un excellent souvenir. La première fois que j’ai découvert cet univers, c’était au Cercle Wagram avec un ami habitué des lieux. Ce soir là, j’avais décidé de le suivre dans son aventure quotidienne. Après avoir retiré 500 euros, je me suis assis à une table de cash-game et ai perdu l’intégralité de mes jetons en à peu prêt 5 minutes. Dégouté, j’ai alors décider de retenter l’expérience. Je me suis rassis à la même table et cette fois-ci l’affaire n’a duré que 30 minutes. J’ai compris qu’il valait mieux que je reste un joueur “récréatif” car 1.000 euros de l’heure c’est très cher (rire). Pourtant, le poker est le seul jeu d’argent ou l’on est maître de son argent.”

"Au poker, il y a de l'intox comme dans une chambre d'appel en natation."

“Dans le milieu du sport, beaucoup aiment le poker et le jeu en général. Il y a cette émotion, cette adrénaline que l’on retrouve lors de grandes compétitions. Lorsqu’on dispute un tournoi de poker, on joue des coudes, on bluffe, on tente d’impressionner... C’est d’ailleurs comparable à la chambre d’appel d’une grande compétition de natation où quelques nageurs mettent la pression d’entrée. A Rijeka en 2008 (championnats d’Europe petit bassin), le croate Cavic m’avait mis la pression toute la journée en me tapant dans le dos en disant “be carreful, be carreful”. Le soir même, je suis sacré champion d’Europe avec un record du monde à la clé et je retourne le voir en lui donnant une grosse tape dans le dos. Je lui lance un “be carreful, be carreful”. Ce jour là, je l’ai tué (rire).”

"Le jour où j'ai rencontré le robot ElkY."

“Un jour j’ai rencontré Bertrand “Elky” Grospellier qui m’a énormément impressionné. Il était en train de disputer un tournoi à seulement 1 euros pour son sponsor mais il était concentré comme s’il était en train de jouer un 10.000 dollars à Las Vegas. Je persiste à croire que l’argent n’est pas la seule motivation de ces professionnels de poker. Ce sont des passionnés, des mecs brillants. Ils aiment le jeu, la réflexion dans son ensemble et cela se voit aux tables.”

"Philippe Lucas joue au 421 le weekend au marché."

“Il m’est arrivé de jouer au poker beaucoup trop tard avant une compétition et de me faire taper sur les doigts par Philippe Lucas. Mais il ne peut rien dire car il est un fan absolu du jeu de hasard 421. Il lui arrive souvent de jouer des partis avec ses amis du marché le weekend (rire). Mais revenons en au poker. En 2009 ou 2010 avaient lieu les championnats de France de petit bassin. La veille je me suis retrouvé à jouer un tournoi jusqu’à 3 heures du matin. J’ai terminé 31ème sur quelques milliers mais j’ai malheureusement été éliminé dès les séries le lendemain. Aujourd’hui il y a procuration (rire).”

Jérémy Sirvin