
Il me restait 2500 dollars en 2003.

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"Travail ou poker, il a fallu faire un choix."
“Pour moi tout a démarré à la télévision. Après avoir été assistant réalisateur, j’ai ensuite réalisé seul “Farce-Attaque” et “Un gars, Une fille” avec Jean Dujardin et Alexandra Lami. Mais à cette époque, je me suis pris de passion pour ce jeu fantastique qu’est le poker. Or, le fait de travailler le jour et jouer au poker la nuit n’est pas viable sur le long terme. Il a donc fallu faire un choix et celui-ci n’a pas été difficile à faire. C’était évidemment le poker, pour quelques mois au départ...”
"De quelques mois sabbatiques, je suis passé à quelques années."
“C’est une décision à prendre avec soi même. Pour ma part, mon déclic est venu après quelques années de cash-game. En 2000, j’ai pris la décision d’arrêter de travailler pour me consacrer quelques temps au poker. Quelques semaines plus tard, j’ai eu la chance de remporter le “Grand Prix de Paris” pour 400.000 francs, une somme considérable à l’époque. Cela m'a donc poussé à prendre un peu plus que quelques mois sabbatiques pour me consacrer à ma passion. A ce moment là, je mentais à mes parents et mon entourage sur mon vrai métier.”
"En 2003, je me suis retrouvé complètement broke."
“Le poker n’est pas toujours synonyme de moments heureux. Aujourd’hui je ne regrette rien mais j’ai eu des périodes très difficiles, notamment en 2003 ou je me suis retrouvé “broke”. Cette année là, en plus de perdre aux tables pendant quasiment 6 mois, je me trouvais très intelligent à jouer en bourse en ligne. Je me disais que c’était aussi simple que le poker mais malheureusement cela m’a mené à ma perte. Qui dit perte d’argent en bourse dit perte de confiance dit perte au poker. Le jeu a cet effet boule de neige. Cette année là, j’ai perdu l’équivalent de 230.000 euros.”
"Atlantic-CIty a été le point de départ de ma 2ème carrière."
“Ces moment difficiles, je les ai connu outre-atlantique. J’étais parti habiter aux Etats-Unis avec ma copine de l’époque pour reprendre un boulot de réalisateur là-bas. Malheureusement, j’ai eu des problèmes de visa donc j’ai du me remettre au poker pour gagner ma vie. Je me rappellerais toujours de cette période difficile. Je n’avais plus rien et j’ai été vendre ma caméra et mon appareil photo pour seulement 2500 dollars. Je me vois encore en train de prendre le petit bus pour Atlantic-City le lundi matin avec toutes les mamies, les colliers de perles et les cartes de fidélité gratuites. Sur place, j’ai réalisé une très belle semaine et suis rentré avec 8.000 ou 9.000 dollars en poche. J’ai re-déposé online et me suis mis à gagner ma vie. Atlantic-City est finalement le point de départ de ma 2ème carrière.”
"Le poker ce n'est plus la drogue, les putes et les tables enfumées."
“En 2006, j’ai été le premier invité de Patrick Bruel sur son émission du WPT sur Canal+. Quelques mois après, je dispute ma première table finale du WPT diffusé en France. Ensuite, le documentaire “That’s Poker” me met en scène pendant les 5 semaines des WSOP à Las Vegas. A l’époque je suis le seul joueur français avec David Benyamine à vivre à Las Vegas. Aujourd’hui, le poker n’est plus le whisky, la drogue, les putes et les tables enfumés. Les gens n’ont plus ce cliché.”
" Ma victoire sur le HORSE des WSOP en 2011 est ma plus grande fierté."
“Si je devais faire un CV poker, ma plus grande fierté serait d’avoir remporté le HORSE des WSOP en 2011. Quelques uns des plus grands joueurs de la planète sont venus me voir pour me dire “si tu savais ce que je ferais pour avoir ton bracelet sur le HORSE.” C’était un honneur de les entendre me dire ça.”
"Je serais à Deauville en février prochain."
“J’essaye d’établir un squelette de mon année pour savoir à l’avance, c’est beaucoup plus agréable. Tout ça me permet d’avoir un vie sociale, une vie de famille ou de partir un weekend à la montagne. Je choisis mes tournois en fonction des villes et de l’organisation. Le prochain tournoi sera évidemment Deauville en février prochain. C’est un rendez-vous que tout joueur qui se respecte ne peut décemment pas rater.”