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Comment effectuer un bon deal?

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Comme chaque vendredi, l'émission "Docteur Poker" soigne votre technique. Cette semaine, le joueur professionnel Valentin Messina aborde le thème du "deal". Comment réaliser une belle affaire en table finale?

Définition

En fin de tournoi il n’est pas rare de voir des joueurs conclure un deal afin de se partager l’argent restant en jeu. La plupart du temps, une fois le deal conclu, le jeu reprend jusqu’à son terme c’est-à-dire jusqu’à ce qu’un vainqueur soit déclaré.

Le deal a souvent lieu lorsqu’il ne reste plus que deux ou trois joueurs à table, mais il n’est pas rare non plus de voir un deal acté alors qu’il reste encore cinq ou six joueurs.

Cela peut s’expliquer au vu des sommes astronomiques mises en jeu et des écarts importants entre chaque place, le tout mis en corrélation avec la structure rapide en fin de partie de certains tournois. En effet, le fait que les blinds et antes en fin de tournoi soient très élevés par rapport au tapis moyen rend souvent le deal particulièrement attractif.

Mais dans quel cas proposer ou accepter un deal et quels sont les avantages et inconvénients du deal ?

La méthode du chipcount

Une technique très répandue et considérée comme équitable consiste à diviser la cagnotte proportionnellement au nombre de jetons de chacun des joueurs. On compte la cagnotte totale correspondant aux places encore en jeu, on attribue à chaque joueur le gain minimum garanti correspondant à la plus mauvaise place encore en jeu et le reste est distribué proportionnellement au nombre de jetons de chacun des joueurs.

Cette méthode garantit une répartition équitable. Mais c'est seulement vrai quand les joueurs ont des tapis du même ordre de grandeur. Mais dès lors que les tapis ne seront pas du même ordre de grandeur, le chipleader sera clairement avantagé par cette méthode de deal à l’inverse des shortstacks qui se retrouveraient complètement biaisés.

La méthode ICM

On calcule la valeur des jetons à l'aide d'un calculateur ICM et on répartit la cagnotte encore en jeu en conséquence. Les résultats obtenus sont plus équitables que dans la méthode du décompte des jetons.

Le problème de cette méthode est qu’elle est difficile à réaliser de tête sans avoir un calculateur ICM à portée de mains. Online, elle vous sera facile à proposer puisque la plupart des logiciels de poker supporte cette méthode.

La méthode post-deal 

Une autre méthode, dite du post-deal, consiste à diviser la cagnotte totale encore en jeu par le nombre de joueurs encore en course, avant de remettre en jeu le reste de la division. Cette méthode est souvent utilisée lorsque les tapis sont très proches. La seule chose qui doit encore être précisée est si le reste revient au vainqueur finale ou bien sera distribué au différentes places encore en jeu.

La méthode seat + chipcount

Cette méthode associe tout simplement la méthode du post-deal et celle du décompte des jetons. Chaque joueur reçoit le même montant pour son siège, à savoir le fait qu'il est encore à la table avec des jetons, comme dans la méthode du post-deal. Le reste n'est pour sa part pas remis en jeu, mais réparti suivant la méthode du décompte des jetons.

Cette méthode est apparue parce que les shortstacks avaient tendance à systématiquement refuser les deals suivant le chipcount, argumentant qu'en plus des jetons, la place qu'ils occupent a également un prix. Ils ont en effet encore la possibilité de remporter le tournoi.

Conclusion

Avant de proposer ou d’accepter un deal, il faut prendre en compte les éléments suivants :

• La taille de votre tapis,

• La taille des tapis adverses,

• La répartition des gains restants,

• La structure du tournoi,

• Le niveau et expérience des autres joueurs.

Attention tout de même à l’après-deal. J’ai trop souvent remarqué qu’une fois le deal passé et dans l’euphorie du moment, les joueurs avaient tendance à plus facilement s’envoyer en l’air. Notez ces changements de comportements et servez-vous en pour aller chercher la première place bien souvent mieux récompensée* et le titre associé.

VM et JS