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Vincennes, la pistes aux étoiles

Les tribunes de Vincennes

Les tribunes de Vincennes - -

On dit souvent que Vincennes est le temple du trot. Mais pourquoi la cendrée parisienne est-elle si particulière ?

Le Prix d’Amérique se déroule sur le parcours dit «classique» du plateau de Gravelle. La distance de 2.700 mètres représente un compromis intéressant entre le tracé de vitesse des 2.100 mètres (départ donné avec autostart) et les marathons comme le Prix de Paris, sur plus de quatre kilomètres. Très exigeante, la route qui mène au sacre demande aux dix-huit concurrents de posséder vélocité et tenue à toute épreuve.

Inauguré en 1863, l’hippodrome de Vincennes a connu de nombreuses modifications depuis son ouverture. À l’époque, on y courrait au trot, mais également au galop. Très affecté par la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il est d’abord rénové une première fois en 1879. Afin d’augmenter le nombre de courses au trot en région parisienne, il est décidé de créer un meeting d’hiver en 1906. Entre les balbutiements hivernaux et les années 1920 (création du Prix d’Amérique), le nombre de jours de courses passera de dix à près de soixante-dix ! Les réunions de trotteurs deviennent alors tellement populaires qu’on décide d’arrêter les courses d’obstacle à Vincennes en 1934. C’est en 1952 qu’est créée la première réunion nocturne. De profondes rénovations suivront, avec notamment, dans les années 1970, les tribunes (plus de 200 mètres de long sur 65 de large) et les écuries. Les pistes seront également régulièrement modifiées, travaillées, refaites. De récentes modifications ont encore amélioré le sol et une voie de dégagement a même été créée ces dernières années, afin d’augmenter la sécurité et la régularité des courses.

L’hippodrome de Vincennes comprend une grande piste de 1.975 mètres, et une «petite» de 1.325 mètres, notamment utilisée lors des fameuses réunions nocturnes, puisqu’éclairée. Aujourd’hui, l’hippodrome accueille plus de 150 réunions par an, ce qui représente près de 1.300 courses.

Pour en revenir au parcours du Prix d’Amérique, il faut signaler que la plus grande particularité de Vincennes, c’est son tracé vallonné. La cendrée (appelée comme cela car en mâchefer) comprend en effet une partie en descente, un plaine et une montée. Cette singularité fait certainement les bons chevaux, fabrique les meilleurs trotteurs, mais use également les organismes trop fragiles pour s’y produire. Bon nombre de champions étrangers, plus souvent habitués à de petits anneaux aux virages relevés, s’y sont cassés les dents !

Si l’on compare les courses de Vincennes avec ce qui se fait de mieux dans le monde, le constat le plus frappant, c’est le côté tactique des compétitions. C’est peut-être pour cela que les drivers tricolores comptent parmi les meilleurs de la planète. L’actuel champion du monde est d’ailleurs l’un d’eux, Pierre Vercruysse, qui a raflé le titre en 2013. Les courses américaines, au trot comme au galop, privilégient souvent la précocité, la vitesse, à la longévité. Il en est un peu de même dans les pays scandinaves et en Italie, même si les chevaux y courent un peu plus longtemps qu’aux USA. Ainsi, leurs «stades» sont généralement prévus pour «aller vite». La distance la plus utilisée est le mile (1.609 mètres) et les départs sont souvent donnés à l’aide de l’autostart. D’ailleurs, ce que peu de personnes savent, c’est qu’en cas d’un faible nombre de partants dans le Prix d’Amérique (inférieur ou égal à 9), le départ serait donné avec la voiture...

Il faut donc un sacré dose de sang-froid, une main en or et un cheval hors du commun pour réussir à Vincennes. Aux États-Unis, les courses se jouent souvent au départ. Les chevaux les mieux placés en début de course sont généralement ceux qui vont au poteau. Il est très difficile, dans ces courses qui «roulent», de revenir sur des animateurs lancés à pleine vitesse. Si certains phénomènes y parviennent à Vincennes, ils sont rares, et les compétitions sont souvent très tactiques. Un cheval qui est à flanc de peloton dans la montée se retrouve souvent sans essence dans les derniers hectomètres.

Réussir sur le plateau de Gravelle, dans le Prix d’Amérique, est donc un réel exploit. Le cheval qui parvient à terrasser ses adversaires dans cette magnifique épreuve sort forcément de l’ordinaire. La préparation doit être sans faille, le trotteur dans une forme exemplaire et associé à un pilote de talent.

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