
Quand Moscato bat Agnel : dans les coulisses du « casse » du siècle

Vincent Moscato et Yannick Agnel - DR
Il a parcouru les premiers 30 mètres seul, gracieux, splendide, quasi dauphin, sans ses lunettes tombées au moment du plongeon mais avec son joli bonnet enfoncé sur le crâne. Sur son plot, les rires du public en toile de fond, Yannick Agnel attendait son heure. Café en mains. Puis le champion olympique du 200 m NL est enfin parti. Trop tard. Dans sa ligne d’eau, le bison Vincent Moscato agitait les bras et lançait sa carcasse vers la touche. 49’’3 après 50 mètres. Battu, Yannick. Dix mètres derrière, même. Ecrasé par le poids du talent aquatique du boss du Super Moscato Show. Il l’avait pourtant prévenu, Vincent : « Ne me prends pas à la légère, Yannick ! ».
Ce dernier a sous-estimé sa coulée. Il devra désormais vivre avec le poids humiliant de la défaite. Qu’on se le dise, il ne faut JAMAIS prendre Moscato à la légère. Question de morphologie. Dans la piscine de Courbevoie, en marge du meeting olympique, les deux « rivaux » avaient rendez-vous ce dimanche pour réaliser le « défi » il y a quelques semaines lancé par l’ancien rugbyman à Agnel sur les ondes de RMC. Parti en avance, donc, Moscato aura sur résister au retour supersonique de Yannick en fin de course. Et après les actes, retour à la case « on chambre ». « J’ai tout donné, j’ai fait le maximum, mais le café était froid et dégueulasse, s’amusait Agnel. On aurait dit Matt Biondi. Il y avait quelque chose… Ou alors Michel Phelps. Pas Michael, hein, mais Michel. » Un clin d’œil involontaire au défi du même genre ayant opposé Shaquille O’Neal à Phelps sur 50 et 75 yards en 2009 (l’ancien basketteur avait 25 yards d’avance à chaque fois, une victoire chacun au final). Vincent en profitait pour rebondir : « On aurait plutôt dit Jean Lefebvre ! » Pas faux…
Agnel : « J’ai été surpris. Il nage vraiment pas mal ! »
Dix minutes après l’effort, la respiration encore haletante, Moscato poussait plus loin l’analyse : « Bravo, bravo… Bravo à Yannick surtout. Il ne faut pas non plus se mentir, je vais éclater là, je n’ai toujours pas retrouvé mon souffle. Quand il a vu ce pauvre sanglier au milieu du bassin, il s’est dit qu’il était obligé de le laisser gagner. Il m’a surtout fait souffrir : s’il avait gagné avec beaucoup d’avance, j’aurais vite arrêté, mais là il a décidé de me traîner jusqu’à la fin. Donc, bon, je ne sais pas si j’ai vraiment gagné… » L’humour laissait ensuite la place au respect. Surtout face à un champion capable de se rendre si disponible pour offrir un bon moment au public.

« Ce qu’il y a à retenir, c’est qu’on s’est bien éclaté, résumait Vincent. Yannick, tout en étant en plein dans la compétition de haut niveau, est un des rares qui gardent un peu d’humour et font participer le public. Quand tu es un champion de ce niveau-là, nager avec ta belle-sœur n’est pas forcément le truc le plus bandant… Avoir de l’humour à son âge, c’est un signe d’intelligence. Je le remercie car je me suis vraiment régalé. J’ai partagé du temps avec lui, vu un peu ce qu’est la préparation, monter sur le plot, être dans le milieu d’un nageur de très haut niveau, etc. Merci à lui ! » Le champion olympique y allait aussi de son compliment : « Honnêtement, j’ai été surpris. Je l’ai vu à l’échauffement, il nage vraiment pas mal ! » Yannick est prévenu. A l’avenir, ne jamais laisser plus de vingt mètres d’avance à un inconnu. Même à Vincent…

