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Mondiaux de natation: pourquoi Manaudou est-il si fort ?

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Déjà doublement titré à Kazan (4x100m, 50m papillon), Florent Manaudou s'est qualifié ce vendredi pour la finale du 50m nage libre, sa course de prédilection. Décryptage du « phénomène Manaudou » avec Sophie Kamoun, membre de la Dream Team RMC Sport.

Intouchable sur 50m
« Florent Manaudou est le grand favori de ce 50m (2e meilleur temps des demies en 21''41, derrière Nathan Adrian en 21''37, ndlr). Il semble même avoir de la marge, ce qui est insensé dans une épreuve qui se joue toujours au centième. Il est dans une spirale extrêmement positive depuis le début de la semaine. Ce 50, c’est sa distance de prédilection, celle qu'il travaille au quotidien à l'entraînement depuis son titre olympique. S'il fait ce qu'il sait faire, il ne peut rien lui arriver. Son principal concurrent, ce sera lui-même. »

Des qualités aquatiques innées
« Florent a une puissance hors du commun. La principale difficulté était d'arriver à retranscrire cette puissance dans l’eau, sans passer au travers. Il y arrive mieux que quiconque aujourd'hui. Sa technique, peaufinée avec Romain Barnier, son coach, se rapproche de la perfection. A cela, on rajoute des qualités aquatiques innées et une force mentale qui lui permet d'assumer les grands rendez-vous. C'est la recette du succès Manaudou. »

La technique des bras tendus
« Il a changé de technique aux JO de Londres. Ça reflète l'audace du personnage. Tenter quelque chose de nouveau dans une course olympique, la première grande course de sa carrière, ça relève à la fois de la folie et du génie. C’est une technique avec les bras tendus pour aller chercher l’eau très loin devant et se servir au maximum de son envergure de bras. C’est une nage très efficace mais énergivore. Il travaille à la maîtriser tout au long du 50m. »

Un mental implacable
« On se souvient de sa finale aux JO Londres en 2012. Florent était outsider, il était arrivé avec la banane sur la plage de départ et l’avait emporté en totale insouciance. C’était il y a trois ans. Il a forcément perdu cette insouciance depuis mais il a su la remplacer par une force tranquille. Il sait qu'il est fort. Il a confiance en lui et en son potentiel. On a même le sentiment qu'il aime être attendu, être le favori. Sentir qu'il est le plus fort le galvanise. »

la rédaction