
Lucas : « J’emmène tout le monde avec moi »

Lucas quitte le Canet sans aucun état d'âme. "Anticiper et rebondir vite, c'est ça le haut-niveau", a-t-il déclaré. - -
Philippe Lucas, comment vivez-vous cette fin prématurée avec le club du Cannet 66 ? C’est un moment difficile ?
Difficile ? Vous rigolez ou quoi ? Vous croyez que ça me perturbe ce genre de chose ? C’est de la rigolade, vous croyiez quoi ? que le monde va s’arrêter ? Je suis serein, il n’y a pas de problèmes, je suis tranquille, je sais comment je vais faire avec mes nageurs. C’est ça le haut niveau, c’est savoir anticiper et rebondir tout de suite.
Concrètement ou allez-vous ?
Ça sera en France de toute façon, à moins que je ne trouve pas de solutions en France. J’en saurais plus dans quelques jours.
Vous excluez donc la Roumanie, patrie d’une de vos nageuses les plus accomplie, Camelia Potec ?
La Roumanie, je suis chez moi. A Bucarest, je suis bien accueilli, peut-être que j’irais un jour mais ça n’est pas d’actualité. Ce que je veux pour maintenant, c’est de rester en France.
Qu’en est-il des nageurs ? Vous partez seul ou avec vos nageurs ?
Il n’y a pas de nageurs qui resteront à Canet, ça c’est sûr, à part un ou deux qui sont scolarisés et qui ne peuvent pas partir. Si je trouve la solution en France, j’emmènerai tout le monde ça c’est certain.
Qu’est ce qui n’allait plus à Canet ? Les conditions matérielles et financières n’y étaient plus ?
Oh écoutez, c’est une histoire compliqué, ça ne remonte pas à ces derniers jours. Mais vous savez, j’ai fait 23 ans à Melun, je ne suis pas quelqu’un qui change de club toutes les deux minutes, je suis quelqu’un de stable, j’avais des projets à Canet. J’ai besoin de trouver des moyens matériels, des lignes d’eau pour pouvoir m’entrainer, et quelqu’un prêt à m’accueillir.
Les nageurs ont l’air de vous suivre, d’être solidaires…
J’ai des nageurs depuis longtemps. On dit que je suis un entraineur dur, mais aujourd’hui on s’aperçoit que mes nageurs m’aiment, c’est en contradiction avec l’image que j’ai. Vous savez, le pire pour un nageur, c’est d’avoir un entraineur qui ne vous parle plus, ça veut dire que c’est la fin. Un entraineur qui les « booste », ça veut dire qu’il croit en eux, qu’il les respecte. Aujourd’hui les nageurs voient que si je travaille, c’est pour eux, et s’ils ne sont pas venus s’entrainer aujourd’hui, c’est qu’il y a un lien fort avec moi.
Etes-vous confiant ?
On fera le bilan dans un an ou deux, et on verra, si tout va bien, si je n’ai pas de problèmes de santé, ce que Philippe Lucas est devenu et ce que Canet est devenu… On reparlera de tout ça au niveau médiatique et des résultats sportifs. Le sport, c’est travail, résultat et palmarès.