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Les chefs de file sont là, les jeunes aussi

Avec 13 médailles, la France revient des Europe avec plein d'idées pour les JO de Pékin.

Avec 13 médailles, la France revient des Europe avec plein d'idées pour les JO de Pékin. - -

Retour sur la semaine hongroise de l’équipe de France de natation. Les patrons de cette équipe de France ont répondu présent, Laure Manaudou et Alain Bernard. La génération montante aussi, emmenée par la Niçoise Camille Muffat.

Debrecen, à l’est de la Hongrie, quasiment à la frontière avec la Roumanie. Drôle d’endroit pour s’affirmer en maître de l’Europe des bassins. C’est donc là, que l’équipe de France de natation a répondu à toutes ces attentes. Premier enseignement, moins qu’à l’habitude, les Bleus se sont reposés sur leur pièce maîtresse Laure Manaudou. Trois médailles individuelles pour la nageuse d’Amberieu, une en relais soit un peu moins que du quart du total des médailles ramenées de Hongrie (13 médailles au total). Un total, le meilleur jamais réalisé par les nageurs français lors des Europe en petit bassin, avec deux unités de plus que lors de la précédente édition à Helsinki.

Laure Manaudou : Honneur à la chef de file, avec Laure Manaudou, elle a pris l’or sur 100m dos en abaissant la meilleure marque européenne. La victoire sur SA course, le 400 m, en 3’57’’43, reléguant à plus de trois secondes, sa première rivale Federica Pellegrini. Un week-end hongrois agrémenté d’un record de France sur 50m dos pour lancer un relais quatre nages bronzé jusqu’à cette dernière journée de dimanche et cet incident en chambre d’appel lors de sa demi-finale du 200m. Luca Marin, dans le rôle de l’amoureux éconduit, fait irruption et a une explication verbale avec Laure. La Française est bouleversée juste avant de nager sa demi-finale. Après sa course, elle se réfugie dans les bras de son frère et entraîneur, Nicolas, qui dépose réclamation pour comportement antisportif envers le nageur italien. Un événement qui va avoir des conséquences dans la tête de la nageuse. Elle craque sur la fin de son 200m alors qu’elle était en avance sur les temps de son record d’Europe et laisse la victoire à la Suédoise Josefin Lillhage. Après sa course, elle avouera avoir eu la tête ailleurs. Sur le plan purement physique, Manaudou est encore à cours de préparation, elle manque « de caisse » et de musculation. C’est sûr, elle n’est pas dans la même forme que l’année dernière à la même période. Mais cette année, elle l’a répété, l’objectif c’est Pékin, au mois d’août. Pas de souci à se faire si seulement les problèmes personnels ne viennent pas perturber la reine des bassins.

Alain Bernard : On lui demandait de gagner avec la manière il l’a fait. L’élève de Denis Auguin a remporté une finale du 100m nage libre avec une saveur de finale mondiale devant le recordman du monde de la spécialité, le Suédois Stefan Nystrand, et le double champion du monde en grand bassin, de la spécialité, l’Italien Filippo Magnini. Record de France en prime, Bernard a attaqué dès la première longueur et mis la pression sur ses rivaux. Il l’a dit « ce n’est pas la course parfaite », il y a des choses à améliorer. L’Antibois a confirmé toutes les bonnes dispositions qu’on voyait sur le territoire national. Il en aussi profité pour prendre le bronze sur 50m. Le voilà maintenant propulsé au rang de favori pour le titre mondial à Pékin dans huit mois. La route est longue jusqu’à la Chine et son bassin de 50m mais à Debrecen, Alain Bernard a réservé son plot pour la finale olympique.

Camille Muffat : La jeune Niçoise n’a pas raté ses grands débuts dans la grande équipe de France, deux médailles pour elle. Le titre sur 200m 4 nages et le bronze sur la distance supérieure, le 400m 4 nages. L’avenir s’ouvre en grand pour cette jeune fille qui n’a pas froid aux yeux. Elle symbolise la nouvelle vague de cette équipe de France sans complexe qui aura à peine 20 ans aux Jeux Olympiques de Pékin. Dans ces championnats, elle a été accompagné par Coralie Balmy qui a réussi une belle performance en prenant la médaille de bronze sur 200m nage libre. On n’oubliera pas Alexiane Castel, quatrième sur 200m dos.

Ils ont répondu présent : Esther Baron, malgré des problèmes récurrents à la hanche, a rassuré et s’est rassurée. Elle a été déchu de son titre sur 200m dos mais elle a trouvé les ressources pour finir sur la deuxième marche du podium. Pour Alena Popchanka, tout avait commencé avec un accroc lors du 200m nage libre dont elle était la tenante du titre. Elle a fait les frais de la règle qui empêche d’avoir plus de deux représentants d’un même pays en finale. Balmy et Manaudou avait réussi de meilleurs chronos. La sprinteuse s’est ressaisie quelques heures plus tard en finissant deuxième sur 100 mètres papillon. Malia Metella également même si la médaille n’était pas au bout de son 50m nage libre. Elle a largement participé à la médaille du relais. Sophie de Ronchi a glané sa première médaille internationale en prenant le bronze sur 100m 4 nages.

Ils ont déçu : Hugues Duboscq n’est pas encore revenu à son niveau de 2004 où il avait décroché deux médailles de bronze lors des Jeux Olympiques. A Debrecen, il n’a jamais tiré son épingle du jeu face à l’armada de l’Est en brasse. Les hommes en général, car hormis Alain Bernard et le relais 4x50m, pas de médaille. Il y a eu quelques places de finalistes intéressantes comme celle d’Antoine Galavtine sur 100m 4 nages ou de Benjamin Stasiulis en dos. Ils ont montré qu’il faudrait compter sur eux dans les mois à venir. Ils préfigurent néanmoins des relais français prometteurs comme ce 4x50m nage libre qui a réussi à inquiéter les recordmen du monde suédois.

La rédaction - Morgan Maury et Julien Richard