La natation française débriefe Rio, le "Knysna" des bassins (et deux jours ne seront pas de trop)

Deux mois après des jeux de Rio aux résultats très mitigés (deux médailles d'argent) et surtout moult psychodrames en direct, les responsables et entraîneurs de la natation français se retrouvent pendant deux jours au siège de la fédération à Pantin, pour un débrief de la quinzaine brésilienne. Objectif, mettre les choses à plat et imaginer un fonctionnement pour cette nouvelle olympiade.

Rio, « Knysna » de la natation française

A la manière des footballeurs tricolores passés d’une finale de Coupe du monde à la tragi-comédie de Knysna, les Bleus de la natation ont effacé en quelques jours à Rio l’euphorie vécue à Londres quatre ans auparavant. D’où cette expression de « Knysna de la natation », souvent entendue ces dernières semaines dans la bouche des gens de « la base » du petit milieu de la natation française. Il y a eu la déception sportive. Avec deux médailles d’argent, les tricolores étaient bien loin du bilan londonien (sept médailles, dont quatre titres). Mais ce sont surtout les psychodrames, le 4x200m masculin, la défection de Yannick Agnel, le règlement de comptes entre Romain Barnier, responsable de l'équipe de France masculine, et Alain Bernard, ancien champion devenu consultant TV, qui ont marqué les esprits. L’image si positive de la natation française en a été durablement écornée.

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De quoi va-t-il être question lors de ce débrief ?

Jacques Favre, directeur technique national, a établi l’ambitieuse feuille de route des deux jours, tant les sujets semblent vastes. Il faut prendre du souffle à l’énoncé d’un débrief qui sera : « purement technique avec projection sur 2020 et 2024, sur le fonctionnement des structures et le parcours d'excellence, et un diagnostic managérial sur la gestion de l'équipe de France, son encadrement et le fonctionnement de l'équipe de France sur les quatre prochaines années. Comment on se prépare et comment on se prépare ensemble pendant quatre ans. » Le temps de lire ce quelques lignes et Florent Manaudou a parcouru un 50m. Résumons. Il va falloir tout mettre à plat.

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Et maintenant, on fait quoi ?

« L'idée c'est de faire des choses simples, lisibles, compréhensibles et partagées pour quatre ans. » Voilà pour l’objectif général fixé par Jacques Favre. Plus concrètement, plus de temps pourrait être donné aux nageurs pour se préparer, en se qualifiant d’une année sur l’autre pour les grandes compétitions. La DTN devrait également renforcer ses liens avec les différents groupes d’entrainement. Fabien Gilot, capitaine de l'équipe de France jusqu'aux jeux de Rio, en retraite internationale depuis, insiste lui sur la détection et la formation des jeunes talents. « Il faut se poser de réelles questions de fond sur la formation des générations de demain, estime Gilot. Comment ne pas passer à côté d'un talent ? Dès qu'un talent commence à montrer le bout de son nez, comment l'accompagner et ça dès le plus jeune âge. Ne pas attendre l'éclosion en équipe de France. »

Qu’en pense Florent Manaudou ?

Leader de la natation tricolore, Florent Manaudou a décidé de mettre sa carrière dans les bassins entre parenthèse pour se consacrer à d’autres passions, dont le handball. Il n’exclut pas cependant un retour à l’horizon 2020. Le triple médaillé olympique relativise. « Il ne faut pas tirer sur l'ambulance et dire que l'équipe de France est morte, ça va repartir, estime Manaudou. C'est juste générationnel je pense. Ça marche par cycle. J'ai regardé les jeux de Sydney en 2000, où on était très contents de faire une médaille d'argent et là on est très déçus d'en faire deux. On s'habitue très vite en France à avoir des titres... Je pense que ça laisse la place à certains jeunes qui vont s'affirmer. Je pense à Mehdy (Metella), à Clément (Mignon) ou Anna Santamans. Ce seront des modèles pour les plus jeunes encore. »

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Sylvain Reignault et Julien Richard