
Dopage: le nageur chinois Sun Yang suspendu huit ans après avoir brisé un échantillon
Cela ressemble à une fin de carrière. Le sulfureux nageur chinois Sun Yang (28 ans) est suspendu huit ans, annonce le Tribunal arbitral du sport ce vendredi, pour avoir détruit à coups de marteau un échantillon lors d'un contrôle antidopage inopiné, en septembre 2018. Il se voit ainsi privé des Jeux olympiques de Tokyo, l'été prochain. En revanche, ses titres remportés postérieurement au contrôle rocambolesque, notamment les médailles d'or des 200 et 400 m libre aux Mondiaux de Gwangju (Corée du sud) en juillet 2019, "ne sont pas retirés rétroactivement".
Il compte faire appel
Premier Chinois sacré champion olympique de natation chez les hommes (Londres 2012, 400 et 1.500m), Sun Yang risquait de deux à huit ans de suspension. Il avait déjà été suspendu trois mois pour un contrôle positif à un stimulant (trimétazidine) en 2014. Il peut encore faire un recours contre sa suspension devant le tribunal fédéral suisse et demander qu'elle ne soit pas exécutée le temps qu'une décision définitive soit rendue, mais ce sera au tribunal fédéral de décider. C'est ce qu'il compte faire selon le média chinois People's Daily.
"C'est injuste. Je crois fermement en mon innocence", a-t-il déclaré dans des propos rapportés par People's Daily, annonçant son intention de faire appel devant le tribunal fédéral suisse.
Il avait été blanchi par la fédération internationale
Triple champion olympique et sacré onze fois champion du monde, Sun Yang avait comparu le 15 novembre en audience publique devant le TAS. Un rapport explosif du comité antidopage de la Fédération internationale de natation (Fina), rédigé en janvier 2019, avait confirmé que le nageur avait détruit en septembre 2018 son propre échantillon de sang avec un marteau lors d'un contrôle inopiné.
L'Agence mondiale antidopage (AMA) avait interjeté appel devant le TAS après que la Fédération internationale de natation (Fina) eut blanchi Sun Yang sur un vice de forme, ce qui lui avait permis de participer aux Mondiaux de Gwangju, en Corée du Sud, fin juillet 2019, où plusieurs nageurs avaient manifesté leur mécontentement face à sa présence.
"Sun Yang, il pisse violet!"
En 2016, lors des JO de Rio, Sun Yang avait déjà été la cible de critiques, notamment de la part de Camille Lacourt. "Sun Yang, il pisse violet! Quand je vois le podium du 200m nage libre, ça me donne envie de vomir. Je préfère retenir cette foule qui a crié quand on est rentré, ce bassin olympique qui est génial.Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J'ai l'impression de voir de l'athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale. J'espère que la Fina va vite réagir et arrêter ce massacre parce que ça devient triste", avait lâché le Français après la victoire de Sun Yang en finale du 200m libre, dont il avait pris la cinquième place.
Avant de battre le Chinois pour le titre olympique du 400m nage à Rio, l'Australien Mack Horton avait également déclaré à son sujet: "Je n'ai pas de respect pour les dopés".