
Agnel-Biedermann, la rencontre des étoiles

Yannick Agnel et Paul Biedermann - -
Yannick, qu'avez-vous envie de dire à Paul ?
Yannick Agnel : (Rire gêné). J'attends avec beaucoup d'impatience la prochaine course. J'ai beaucoup de respect pour Paul. C'est quelqu'un de grand. Quand je suis arrivé à Budapest, je ne savais pas comment réagir face à lui. Je sais maintenant qu'il est un gars bien et un grand champion.
Paul Biedermann : C'est pareil pour moi. Je me suis tenu au courant de ses temps via les journaux. Je me suis dit : "Mais qui est ce Français qui bat tout le monde ?" Il semble n'avoir peur de personne. Je me suis demandé s'il pouvait aller aussi vite à Budapest. Sur le 400 m, nous avons fait une grande course et je pense que tout le monde attend les prochaines échéances.
Il y avait beaucoup de respect entre Ian Thorpe et Pieter van den Hoogenband. Espérez-vous marcher sur leurs traces ?
P.B. : Nous pouvons construire notre propre histoire. Nous pouvons aussi être amis. Car nous voulons tous les deux gagner la course, mais en dehors du bassin, il y a un grand fair-play.
Y.A. : Je suis complètement d'accord. Quand on est dans l'eau, on ne lâche rien, mais après le fair-play et l'amitié prennent le dessus. J'espère que ça durera longtemps. Nos prochaines confrontations risquent d'être très sympathiques.
Agnel : "Tout le monde a pensé que tu m'avais envoyé une carte"
Yannick, pouvez-vous nous raconter la blague de votre entraîneur, Fabrice Pellerin ?
Y.A. : Il a écrit une carte où on pouvait lire : "pas de haine, rendez-vous au départ du relais" et il a signé Paul Biedermann. Tous les journalistes français ont sauté sur cette affaire et tout le monde pensait que tu m'avais envoyé une carte. (Rire général)
P.B. : (étonné) Mais c'est pour ça qu'un journaliste est venu me demander si je t'avais envoyé une carte ! Je ne comprenais rien à ce qu'il disait !
Paul, savez-vous comment Yannick vous a surnommé au début de la compétition ? (Rire général)
P.B. : Non…
Paul Le Poulpe...
P.B. : (Rire) Il est très connu en Allemagne.
Y.A. : Mais je t'ai donné ce surnom avec beaucoup de respect.
Paul, pourquoi avez-vous décidé de lancer le relais allemand du 4x200 ? Pour vous retrouver face à Yannick ?
P.B. : Oui. J'ai entendu que Yannick allait débuter, alors j'ai demandé à lancer également. C'est bon pour la course.
Biedermann : "Attention, il y a des gars rapides en Europe"
Vous êtes arrivé devant lui, ça fait donc un partout.
P.B : Oui, mais le plus important était que le relais monte sur le podium. Cela nous permet aussi de lancer un message aux Américains. Attention, il y a des gars rapides en Europe.
Y.A. : Avoir un tel niveau aux championnats d'Europe, ce n'est pas rien. Pour le 4x200 m, tout le monde s'est donné le mot puisque Verschuren et Lobintsev se sont ajoutés. C'était une véritable deuxième finale.
Qui sera champion olympique du 200 m et 400 m ?
P.B. : C'est trop tôt pour le dire. Il faut d'abord se frotter au monde. Et puis, les Jeux sont une compétition complètement à part.
Y.A. : Je ne peux pas dire mieux. Tout se construira étape par étape.
Est-ce possible de s'imposer sur 100 m, 200 m et 400 m ?
P.B. : C'est très difficile de s'imposer sur le 100 m. Il y a des nageurs très rapides, particulièrement en France. Quand on voit qu'en Russie ils étaient trois dès les séries. Du coup, ça a nagé très, très vite. Le 100 m est le plus gros problème.
Y.A. : Peut-être que ça arrivera dans les prochaines compétitions. Mais il y a une telle densité. Ce n'est pas un objectif qui me trotte dans la tête.
Vous avez tous les deux battu Michael Phelps à l'Open de Paris pour Yannick et aux Mondiaux de Rome pour Paul. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
P.B. : Pour le moment, ça fait plaisir. C'est un super mec. Tout le monde aimerait battre le plus grand sprinteur du monde. Pour le futur, je pense que le but de tous les nageurs sera de battre Phelps.
Y.A. : On ne l'a pas battu dans la même compétition (rire).