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Agnel : "Beaucoup de bénéfices pour peu d’heures de vol"

Yannick Agnel

Yannick Agnel - AFP

En cette saison olympique, Inside Rio sur RMC vous plonge dans les coulisses de la préparation de Yannick Agnel, Clarisse Agbegnenou, Kevin Mayer et Tony Parker. Le champion olympique en titre du 200m nage libre revient d’un stage à Tenerife et s’apprête à partir en altitude, pour densifier sa préparation avant un premier meeting à Nîmes (19-20 décembre).

Yannick Agnel, vous revenez d’un stage aux Canaries et votre préparation s’intensifie. L’idée est-elle de souffrir au maximum tous les jours ?

Oui, c’est ça. Bon, le fait de dire que c’était aux Canaries, ça ne fait pas très sérieux ! (Rires) Pourtant, on est vraiment en grosse période de travail. Je suis de retour en Alsace mais on sera de nouveau sur le départ, pour la Sierra Nevada (Espagne) cette fois, en altitude.

Comment s’est passé ce stage à Tenerife ?

L’équipe de France, et notamment les Marseillais, avaient l’habitude de se rendre dans ce centre. Mais pour moi, c’était la toute première fois. J’ai appris à connaître les lieux et la structure est vraiment idéale. Ça se rythmait de manière assez simple : un entraînement le matin, un le soir, avec une musculation entre les deux entraînements. Ce qui nous amène à huit heures de sport par jour. Donc on n’a pas le temps de s’ennuyer, ni de veiller tard le soir. On en a profité pour prendre un peu le soleil à une période où, à Mulhouse, ça commençait à se rafraîchir. Ce fut finalement beaucoup de bénéfices pour peu d’heures de vol.

Est-ce dans ce centre d’entraînement que les nageurs évoluent contre le courant, dans un bassin spécial ?

Exactement. On l’a fait le dernier jour. C’est un bassin dans lequel on peut régler la vitesse du courant et je l’ai fait à 2 mètres par seconde, ce qui équivaut à 50 secondes au 100m. Malheureusement, il y a beaucoup trop de bulles et on n’arrive pas vraiment à me voir en train de nager sur les vidéos. Mais c’est très impressionnant et efficace, ce fut vraiment une belle découverte. On l’a surtout fait pour le fun, en premier test. Mais il n’y a rien de mieux que l’entraînement et les sept ou huit kilomètres deux fois par jour pour corriger ses défauts. Après, ça peut effectivement être un outil. Là, on est en grosse charge d’entraînement technique, kilométrique… On essaie de faire au mieux.

A Rio, les finales auront lieu le soir. Est-ce un paramètre que vous commencez à prendre en compte dans votre préparation ?

Pas particulièrement dans ce genre de stage. Mais je connais des nageurs qui ont bouleversé leurs heures d’entraînement. Ce n’est pas mon cas, je m’entraîne peut-être juste un tout petit peu plus tard. Ce serait à tester pendant quelques jours. La Fédération voulait mettre en place un stage d’une semaine ou deux… Ce qui est certain, c’est qu’avant le départ pour les Jeux Olympiques, il faudra s’acclimater à ces conditions. Dans ce genre de moments, quand on est prêt, on est prêt. S’il faut se coucher en décalé une ou deux semaines avant, ça ira. A Londres, on était sur le même fuseau horaire et on ne se couchait pas avant 2h du matin.

Vous allez repartir pour la Sierra Nevada. Un stage en altitude qui s’annonce difficile…

J’avais déjà fait un stage d’une dizaine de jours quelques mois avant les Jeux de Londres et ça c’était vraiment bien passé. J’ai le souvenir de moments très difficiles, avec la montée des escaliers qui devenait presque un marathon ! (Rires) Mais je ne me fais pas trop de soucis, ce sera un beau stage. Après, il y aura un meeting à Nîmes.