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A. Bernard : « Je suis dans une quête personnelle »

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En marge de la conférence "Les nouveaux défis du modèle sportif français", la star de la natation française s’est confiée sur ses ambitions et ses prochains objectifs.

Alain Bernard, votre retour dans les bassins semble assez doux…
Oui, c’est plutôt piano au niveau du rythme. Mais l’intensité est toujours là, histoire de retrouver la forme et attaquer un entraînement quotidien dès janvier. Et puis j’y vais doucement pour me changer les idées, voir autre chose et surtout pour faire d’autres activités à côté. Je prends le temps de souffler, c’est ça le plus important. J’ai la chance de pouvoir commencer mon brevet de pilotage dans un peu petit aéroclub à Cannes. C’est un rêve de gamin, et c’est une idée de reconversion. Ça demande beaucoup d’investissement. Mais c’est vraiment une passion, quelque chose dont je suis fier.

La mise en route a été difficile après les Championnats du monde de Rome ?
On en avait beaucoup parlé avec Denis (Augin, son entraîneur, ndlr). Dès le mois de janvier, on avait eu des discussions sur le début de saison 2009-2010. Il sentait que j’avais besoin d’une coupure. On est tombé d’accord sur un emploi du temps et des objectifs précis en termes d’entraînement. Raccrocher ? On y pense, comme ceux qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas. Le matin, on se lève et on se demande pourquoi on fait ça. J’étais au milieu de mes vacances et je me suis dit : si je ne nage pas, je fais quoi ? Je sentais déjà l’ennui cet été, un manque de rythme et d’entraînement régulier auxquels je suis attaché. Je sais que je vais avoir un vide, un sentiment d’inachevé. Je suis dans une quête personnelle. Et je ne veux pas avoir de regrets le jour où j’arrêterai.

Vous vous sentez mieux ainsi ?
Oui, je ne me pose plus autant de question qu’avant. Je n’ai plus rien à prouver. J’ai fait quelque chose de rare, de très convoité. Tout ce que je construirai maintenant ne sera que du bonus. Mon objectif est de nager juste et reprendre du plaisir.

L’arrivée de Coralie Balmy dans votre club d’Antibes vous a-t-elle permis de vous relancer ?
Oui, son entraîneur a eu l’opportunité de venir chez nous. C’est un grand plus, et une nouvelle vie qui commence. Après sept ou huit années passées à Toulouse, ce changement d’air va lui faire le plus grand bien. Ma sérénité vient de là : ma famille et mes proches. Si je n’avais pas eu tout ça, je ne serais pas arrivé là où je suis.

Quelle sera votre première échéance ?
Ce sera les championnats de France à Saint-Raphaël (du 13 au 18 avril 2010). C’est toujours quelque chose de nager dans ce bassin. J’y ai obtenu mes premiers titres de champion de France. Donc mon but est d’arriver en bon état physique au mois de décembre.

La rédaction