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Violences, crise, médailles: les objectifs du nouveau président de la Fédération française de judo

Stéphane Nomis (50 ans) a été élu président de la Fédération française de judo ce dimanche, avec 59,99% des voix face à Jean-Luc Rougé, qui briguait un 5e mandat. Il prendra ses fonctions ce lundi, avec un mandat allant jusqu’en 2024 et plusieurs chantiers, notamment les affaires de violences sexuelles et physiques dans le judo.

Stéphane Nomis, quelle est votre réaction après votre élection comme président de la Fédération française de judo ?

Je suis super content, pour tous les gens qui nous ont suivi, les comités qui nous ont fait confiance. Je suis hyper fier de la campagne que nous avons menée. Nous avons visité beaucoup de comités et ça a payé. Il faut redynamiser notre sport. Depuis deux mois, nous avions en tête ce 60%-40% en notre faveur, et c’est ce qui s’est passé !

Après quatre mandats, Jean-Luc Rougé vous cède la place. C’est un vrai tournant dans l’histoire du judo français ?

Je tiens à le remercier au nom du judo français. C’est un monstre de travail et il a fait beaucoup pour notre sport, il a beaucoup apporté. Après, c’est vrai que c’est un tremblement de terre à notre niveau, un gros changement. Mais je veux redynamiser le judo et le faire en douceur pour ne pas brusquer la Fédération. Nos urgences, c’est en 1, l’éthique et la lutte contre les violences, en 2, l’économie et la crise du COVID, et puis après le haut-niveau et notamment l’équipe de France masculine qui donne trop peu.

Comment comptez-vous lutter justement contre les violences physiques et sexuelles qui touchent votre Fédération ?

Nous sommes très contents que la parole se libère, les autres victimes doivent parler aussi. Nous allons organiser une belle commission, avec les meilleurs professionnels, et combattre ce fléau. Il n’y aura pas de chasse aux sorcières au sein de la Fédération, mais évidemment que les prédateurs seront traqués. Les éducateurs, présidents, encadrants seront formés, tous les ans, avec une heure ou deux de cours, pour gérer ce type de situation. Et il faut prévenir les potentielles victimes.

Au niveau économique, à quel point le judo souffre-t-il ?

La Fédération a perdu 5 millions d’euros depuis le début de la crise. Au niveau des clubs, c’est 22 millions…. Les aides de l’Etat ne suffiront pas. Mais il y a d’autres solutions et notamment du secteur privé. C’est de mon devoir de trouver des sponsors, des mécènes, pour relever le judo français.

Concernant le haut-niveau, avez-vous déjà des objectifs de médailles pour les Jeux olympiques de Tokyo et Paris, puisqu’elles concernent votre mandat ?

Je n’ai pas d’objectif en terme de médaille aujourd’hui… Mais les Jeux de Tokyo et surtout ceux de Paris 2024 doivent être beaux. Les filles sont déjà très fortes, nous le voyons avec les cinq médailles d’or à Prague lors des championnats d’Europe. Les garçons, c’est plus compliqué. Mais l’objectif certain, c’est que je veux que nous soyons au moins la deuxième nation mondiale du judo. Battre les Japonais à Tokyo, ce sera très dur, mais à Paris, pourquoi pas !

Aurélien Tiercin