Riner, un colosse aux adducteurs d’argile

Lauréat hier du Grand Prix de l’Académie des Sports, Teddy Riner n’était pas forcément fou de joie. Et pour cause, le judoka est toujours gêné par sa pubalgie et doute à quelques mois des Championnats du monde qui se dérouleront fin août à Rio de Janeiro (Brésil).

Du haut de son double mètre 03 et de son immense palmarès, Teddy Riner est un champion qui doute. Sacré champion d’Europe il y a tout juste un mois à Budapest, le Guadeloupéen souffre toujours de cette maudite pubalgie qui l’avait déjà sérieusement handicapé en Hongrie. « Mentalement, je commence à ne plus en pouvoir d’être en soins et en rééducation, cela commence à m’embêter et à m’inquiéter, lâche Riner. Je n’ai pas envie d’arriver avec peu d’arguments aux Championnat du monde à Rio (du 26 aout au 1er septembre) ».

De sortie pour recevoir le Grand Prix de l’Académie des Sports au même titre que Tony Estanguet, le tricolore s’est tout de même montré ému et honoré malgré ce pépin physique qui lui pourrit la vie. « C’est une fierté pour moi, ma famille mais aussi pour mon sport parce qu’être représenté et recevoir un prix, c’est tout un honneur, s’est ému Teddy. Même si ce n’est pas une médaille olympique, ça fait toujours plaisir. »

« J’aimerais que ça soit les Jeux tous les jours »

Presque dix mois après son sacré olympique, le Français regrette l’épisode londonien, lui qui vibre et se transcende lors des grands événements. Pour le champion qu’il est, l’effervescence olympique lui manque cruellement. « Revoir à chaque fois les images de Londres procure une émotion particulière, confie-t-il. Ça donne envie d’être sur toutes les Olympiades qui vont arriver. Je sais que c’est impossible mais j’aimerais que ça soit les Jeux tous les jours. »

Malgré la gloire, les titres et les honneurs, Riner continue à se remettre en question chaque jour qui passe. Comme au premier jour. « Qu’est-ce qui a fait que j’ai réussi à gagner une médaille olympique ? Qu’est-ce qui va faire que dans 4 ans, je pourrai reproduire l’exploit ? », s’interroge-t-il. Dans le cas échéant, le judoka français pourra toujours opter pour un autre sport, lui qui est courtisé depuis plusieurs mois déjà par plusieurs fédérations de sports de combat. « Vous allez avoir des surprises, vous verrez ça bientôt », a-t-il d’ailleurs glissé. De là à quitter le Judo pour le MMA (Arts Martiaux Mixtes), il n’y a qu’un pas que personne n’ose le voir franchir.

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Clément Bigois avec Julien Richard