
Riner : "Je ne vais pas bien, les Jeux sont terminés"

Teddy Riner - AFP
Un blues post-JO
« Totalement. Je ne vais pas bien, les Jeux sont terminés. Il y a toujours ce petit flottement parce que c’est quand même une belle histoire qui s’achève. On doit tourner la page, tous se reconcentrer, bien sûr après des vacances. On se prépare pendant quatre ans pour un seul événement, où on essaye de ramener une médaille, la plus belle. Moi c’est chose faite mais c’est un événement qui va tellement vite. Ce sont des années pour quinze jours… Donc oui, il y a un flottement, une sorte de petite amertume parce que ça va trop vite. On a envie que tous les jours ce soit les Jeux. »
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Pas d’année sabbatique
« Je suis toujours en vacances. Avec mon entraîneur, on a prévu de reprendre tout doucement en novembre-décembre et puis d’être sur les tapis en janvier. Il n’y a pas d’année de pause et je serai là pour les championnats du monde 2017 à Budapest, fin août. C’est l’enjeu de la saison. »
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Son programme jusqu’aux JO 2020
« Les quatre prochaines années, on va les préparer. Ça va être différent de tout ce que j’ai pu connaître depuis que je suis arrivé dans le haut niveau. Ça va être totalement différent mais je ne peux pas dire comment ça va être précisément. J’aurai le temps de bien discuter et définir tout ça avec mes entraîneurs à mon retour de congés. »
Son implication dans la candidature de Paris 2024
« En tant que co-président de la commission des athlètes de Paris 2024, j’ai un rôle à jouer. On a un rôle à jouer, nous sportifs. On est tous derrière cette candidature. On est là pour peaufiner le dossier, en parler le plus possible, le faire connaître et faire adhérer le plus de personnes pour décrocher cette candidature en septembre 2017 à Lima (Pérou). Je suis investi dedans parce que j’y crois. J’ai envie qu’on offre ça à la France, à cette jeunesse et que ces Jeux se passent à Paris. Avant Lima, il y a plein de dates à retenir. Je dois partir bientôt à Doha pour aller rencontrer plein de membres du CIO pour pouvoir présenter et promouvoir notre dossier. »
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Son regard sur ses Jeux
« C’est chaleureux de regarder ce qu’on a réussi à faire aux Jeux parce que ça fait plaisir de décrocher cette deuxième médaille d’or olympique. Je ne vais pas vous dire que ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je suis très heureux d’avoir réussi à accomplir cet exploit parce que ce n’était pas joué d’avance. L’olympiade que j’ai vécu a été "waouh", avec des rebondissements dans tous les sens au niveau des opérations ou du mental. A chaque fois se reconcentrer et repartir de zéro pour pouvoir retrouver son meilleur niveau, ce n’était pas facile. Oui, j’ai regardé énormément de fois ma finale parce que je voulais comprendre ce qui avait manqué pour pouvoir gagner par ippon ou réussir à projeter mon adversaire au sol. Ce sont des choses qui motivent, me donnent envie de repartir. C’est ce qui me fait avoir envie d’aller chercher dès cette saison une nouvelle médaille d’or mondiale, de remonter sur les tapis, de reprendre l’entraînement et de continuer jusqu’à Tokyo 2020. »
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Une énorme pression à Rio
« Il y avait de la pression, je ne peux pas dire qu’il n’y en avait pas. Etre porte-drapeau, être cet athlète qui dit qu’il veut l’or olympique pour la deuxième fois, il faut le faire. Mais entre le dire et le faire, il y a un monde. Donc comme je l’avais dit, si je ne trouve pas la solution sur cette compétition et que je dois gagner sur une pénalité, je ne vais pas me gêner parce que ce que je veux à la fin de la journée, c’est cette médaille d’or. Cette finale a été un combat tactique. Ce Japonais (Hisayoshi Harasawa, ndlr) a été entraîné pour battre Riner. Le Japon a annoncé qu’il venait pour battre Riner. Moi je viens pour décrocher une médaille d’or, pas pour chercher un Japonais. Ce que je voulais, c’est la médaille d’or. Donc ça s’est joué sur les mains. Les connaisseurs vous diront que ça été un combat d’une précision extrême. A chaque fois que j’avais une demi-seconde les mains, j’ai essayé d’attaquer. Je suis très fier d’avoir gagné cette deuxième médaille, surtout de cette façon-là. Dans la vie il n’y a pas que l’exploit de planter l’adversaire. Il y aussi l’exploit mental de se surpasser et d’être aussi fort dans un combat tactique. »
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Toujours à Levallois cette saison
« Pour l’instant, je suis encore à Levallois. Pendant mes vacances, j’ai entendu que mes camarades quittaient le navire, donc du coup j’ai dit : "Personne ne me tient au courant mais je suis fidèle à Levallois, je suis toujours en contrat et il n’y a pas de raison que ça change pour l’instant". Alors oui, ça fait bizarre d’être tout seul dans un club, mais il reste encore Gévrise (Emane), on est encore trois et puis il y a tous ces jeunes, cette relève qui peut prendre la place. Donc, on n’est pas tous seuls finalement. »