
Riner : « J’ai toujours aussi faim »

- - -
Teddy, après six titres mondiaux, a-t-on toujours aussi faim pour aller chercher le septième ?
Je suis né le 7 avril. Mon chiffre, c’est le 7 donc je vais essayer d’aller chercher ce septième titre. J’ai toujours aussi faim, toujours cette fougue de jeunesse. Tant que c’est là, je ne m’arrêterai pas. Je ne prends pas du tout cette compétition à la légère. Certains athlètes, quand ils ont tout gagné, ne vont pas en faire plus. Je ne suis pas de ceux-là. J’ai encore faim, encore envie de gagner des médailles d’or. Mais ce n’est pas le tout de le dire. Il faut vraiment s’entraîner et ne rien lâcher. C’est en continuant sur ce même registre que je vais encore arriver à gagner des médailles. Il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Il faut se remettre en question, changer certaines choses, trouver une nouvelle technique, un nouveau déplacement, quelque chose qui pourra faire la différence sur mes adversaires. Si je reste avec la même technique et la même stratégie, l’adversité va me rattraper.
Comment expliquez-vous cette capacité à toujours pouvoir se motiver même après tant de titres ?
C’est toujours difficile de s’y remettre mais il faut savoir ce qu’on veut dans la vie. J’ai fait un choix. J’ai la chance de de pouvoir faire du sport au quotidien, un sport que j’aime. J’ai tout pour réussir. Ce n’est pas facile mais il faut se dire qu’on a de la chance.
Comment se passe votre préparation ?
Pour moi, à Houlgate, c’est un stage de reprise. J’ai le feu vert pour aller un peu plus dans la dureté avec tout mon corps. J’ai eu beaucoup de blessures ces derniers temps mais là, le corps répond bien. Je tourne à trois entraînements par jour car j’ai un peu de retard. Il y a un peu de fatigue mais je suis content car j’arrive quand même à m’exprimer sur le tapis. Pourvu que ça dure car j’ai envie d’en découdre et d’arriver en forme. Deux ans avant les Jeux, il est important de montrer à l’adversité que je suis encore là et que cette médaille d’or à Rio, je ne vais pas leur laisser.
Vous avez été victime de plusieurs blessures ces derniers mois. Où en êtes-vous sur ce plan et en avez-vous marre de cet enchaînement de pépins physiques ?
Cet enchaînement me prend un peu la tête car je ne le comprends pas. Je pense que c’est l’usure, le fait d’avoir fait beaucoup de compétitions et de cumuler les années. Ça se paie tôt ou tard. Mais pour l’instant, ce n’est pas très grave. Ce sont des petits pépins qui font partie du haut niveau. Tout est fini mais il faut quand même faire de la prévention et de la rééducation. Jusqu’à maintenant, même si j’ai poussé la machine, ça semble réglé.
Vous n'avez plus combattu en compétition depuis les championnats d'Europe en avril. Cela vous manque-t-il ?
C’est un manque mais c’est aussi un nouveau défi. Je suis revenu de mon opération à l’épaule pour faire champion d’Europe. Là, je me lance sur les Mondiaux sans compétition avant. Il faut prendre la vie comme elle vient. Je n’ai pas pu faire toutes les compétitions mais j’espère être prêt pour celle-là.
Avez-vous suivi la préparation de vos adversaires ?
Non. Il ne faut pas faire attention à ça. Il faut être acteur de son combat et pas spectateur. Se focaliser sur l’adversaire ne sert à rien. Il faut savoir l’essentiel, s’il est droitier ou gaucher, quelle technique il utilise, et ensuite à toi de faire le combat.
A lire aussi : >> Europe : Riner et les Bleus raflent presque tout
>> Riner, le retour du colosse >> Riner, le voyage vers l'infini