
Riner : « Cette année, j’étais en miettes ! »

Teddy Riner champion du monde pour la 6e fois - -
Teddy Riner, que représente ce sixième titre de champion du monde ?
La rage de vaincre. Cette année, ça a été laborieux au niveau physique avec plein de blessures, énormément de blessures. Ça a été dur, vraiment dur. Mais en fait, il fallait juste lire les chiffres de 2013 : ça fait six ! Il fallait juste y croire. Cette médaille, elle est avant tout pour moi, mais je la dédicace au staff, à ma famille, à mes partenaires qui m’ont suivi, épaulé, à mon club. Cette année, j’en ai bavé. En fin de compte, c’est une belle journée. J’ai de bonnes sensations. J’espère qu’il y en aura plein d’autres. S’il faut que je sois blessé chaque année, alors je serai blessé chaque année. (Rires)
Vous avez pris du plaisir aujourd'hui...
Beaucoup de plaisir. Il y avait deux combats. Contre mes adversaires et contre moi-même. Avec mes blessures, il ne fallait pas se poser de questions, foncer, se dire que c’était bientôt fini, qu’on ferait la récupération après.
Où aviez-vous encore mal ?
Epaules droite et gauche, poignet, cheville et genou. Cette année, j’étais en miettes ! (Rires)
Avez-vous imaginé ne pas pouvoir participer à ces Mondiaux ?
Non. Au moment où il y a eu la plus grosse blessure, à l’épaule, après la pubalgie, c’était un petit laborieux, d’après les médecins… Mais moi, quand je suis sorti des IRM, scanner, etc…, j’ai appelé les entraîneurs direct pour leur dire : « je fais les championnats du monde, quoi qu’il arrive ». Je n’ai pas hésité, j’ai foncé. Résultat, une très belle journée.
Avez-vous eu peur ?
Peur de quoi ? Je l’ai déjà dit, je n’ai pas peur de rien. Ce n’est pas de la peur. Il faut se dire que c’est du combat. Tu es entraîné pour ça, tu y vas. Quand tu sais que tu as fait ce qu’il fallait à l’entraînement, il n’y a pas de question à se poser. Il faut foncer.
Votre grand-père était dans les tribunes...
Oui, papy était là. Je lui ai montré qu’il ne faisait pas le déplacement pour rien, avec son âge. Je me souviens d’une image, en 2007. J’étais en vacances en Guadeloupe. Mon papy, il n’est jamais à la maison quand je repars en France. Là, il était là et il avait levé les bras vers le ciel en disant : « vas-y mon petit-fils ». 2007 (premier titre de champion du monde, à Rio, ndlr), c’est en partie grâce à lui. Je n’ai jamais oublié cette image. Le fait qu’il soit ici… J’étais obligé de lui offrir ça.
Finir sur un ippon au Brésil face à un Brésilien, vous ne pouviez pas rêver mieux...
C’est du fight ! Moi, derrière mon écran, j’aurais voulu que ce Brésilien gagne. Mais je ne pouvais pas laisser passer un titre. Le sport, c’est que le meilleur gagne. Et je m’entraîne pour ça. Ça fait de la peine de choper un titre alors qu’il est à la maison et que ça lui ferait un grand bien. Mais le sport, c’est ça. Il s’entraînera plus. S’il veut prétendre à la médaille d’or, il viendra la chercher.
Aura-t-il sa chance en 2016, aux Jeux Olympiques ?
Non, non, 2016 c’est pour moi. (Rires) Je vais m’entraîner pour avoir encore cette médaille, qui me tient à cœur. Et puis à Rio, je me sens bien.
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