Pietri : « Une grosse surprise ! »

Loïc Pietri est devenu champion du monde des moins de 81 kg pour la première fois de sa carrière, ce jeudi à Rio. Le Français s’est imposé en finale face au Géorgien Tchrikishvili, champion d'Europe. Et il n’en revient pas lui-même…

Loïc, que ressent-on quand on est champion du monde ?

C’est « l’Alegria » (la joie, ndlr), comme on dirait ici. Je suis super content ! Je savais que j’avais le niveau de le faire mais si tôt, je ne pensais pas. Je n’étais pas le favori, j’étais un outsider. Je n’avais jamais fait une médaille en Grand Chelem et normalement, les gens qui font des podiums aux Mondiaux en ont décroché en Grand Chelem. Je voulais décrocher la médaille mais je savais que ça serait dur. Je ne m’y attendais vraiment pas donc, c’est une grosse surprise !

Que représente cette médaille d'or ?

Elle représente tout le travail accompli. Je ne me rappelle même pas quand j’ai commencé le judo, ça devait être avec mon père à Monaco. Ensuite, j’ai continué à Nice jusqu’à 18 ans. Je suis monté sur Paris. Ça a été quand même des sacrifices. Et là tout est récompensé.

Qu'est ce qui a changé dans votre judo depuis l'année dernière et cet échec aux JO ?

Franchement, rien. Je pense que l’on m’a quand même mis un peu trop la pression sur la quantité d’entraînement. Après, je ne veux pas commencer à tout remettre en question. Avant, je fonçais, je me blessais et j’étais tout le temps en convalescence. Je pense que Steph (Stéphane Frémont, ndlr), notre entraîneur général, m’a vraiment compris. Il a vu que je ne me ménageais pas. Il m’a fait confiance, on a baissé le rythme d’entraînement. J’avais des bonnes sensations toute l’année. C’est la meilleure saison de ma carrière pour l’instant.

Vous êtes un garçon atypique, vous jouez de la guitare, vous dessinez ...

J’ai besoin de me changer les idées. J’ai besoin de temps libre pour moi. Après, ma passion numéro une reste le judo, mais j’ai besoin de ne pas être tout le temps dans mon sport. Ce sont quand même des sports qui sont durs, on a tout le temps notre place qui est remise en question. Il faut être au top tout le temps. On n’a pas le droit à l’erreur. Mais si on fait une erreur, il ne faut pas craquer pour autant.

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Propos recueillis par R.M. à Rio