
Judo: comment la Fédération gère les affaires d’agressions sexuelles

Jean-Luc Rougé - ICON
Le judo en pleine tourmente. Après le patinage artistique en début d’année, c’est au tour de la Fédération française de judo d’être visée par des affaires d’agressions sexuelles sur des jeunes athlètes. Dans les colonnes du Parisien daté du 1er novembre, plusieurs judokas femmes ont assuré avoir été victimes d’abus sexuels au sein de leur structure sportive. Sous couvert d’anonymat, ces athlètes disent avoir été harcelées, agressées voire violées par leur entraîneur ou professeur. Ces révélations qui tombent à quelques jours des élections présidentielles au sein de la FFJ (le 22 novembre) ont fait réagir son président, Jean-Luc Rougé. Le patron du judo français a sollicité en urgence la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu. Les deux dirigeants se sont rencontrés mardi.
Vers une inspection générale
Jean-Luc Rougé assure que toutes les affaires d’agressions sexuelles qui lui ont été rapportées ont été traitées ou transmises à la police. Or, il apparaîtrait que certains dossiers ont atterri directement au ministère des Sports sans transiter par la FFJ. Roxana Maracineanu, qui prend ces affaires très au sérieux, va demander une inspection générale.
Parmi toutes ces affaires au coeur des discussions avec la ministre déléguée, celle de C. est l’une des plus récentes. Agée de 23 ans, l’athlète accuse son ancien professeur en sport étude de l’avoir violée en 2010 lorsqu’elle avait 13 ans. Le professeur a été suspendu à titre conservatoire. La FFJDA a transmis ce dossier à la police qui mène l’enquête. Celle-ci a demandé à la Fédération les noms des clubs et des licenciés où il officiait car il pourrait y avoir d’autres victimes. De nombreuses autres affaires comme celles révélées par Le Parisien ou Libération ont aussi été au centre des discussions entre Jean-Luc Rougé et Roxana Maracineanu.
Temps d'échange et formation
Depuis le mois de mars, la FFJ a mis à disposition un email (violencessexuelles@ffjudo.com) pour permettre aux judokas de pouvoir témoigner ou dénoncer toute forme de violence sexuelle sous couvert d'anonymat. Un temps d’échange sur ce sujet est aussi prévu une fois par an en pole France et en pole Espoir. Enfin, Jean-Luc Rougé a annoncé une formation pour les entraîneurs mais rien de concret n’a encore été établi.