
Steeve Guénot en or, son frère en bronze

Le lutteur français a remporté la première médaille d'or de la délégation française en disposant du Kirghize en finale - -
Enfin ! La France vient d'ouvrir son compteur de médailles d'or grâce à Steeve Guénot qui devient le premier champion olympique 2008 français. Agé de 22 ans et originaire de Châlons-sur-Saône, agent RATP à la ville, il a battu en finale du tournoi de lutte gréco-romaine le Kirghize Kanatbek Begaliev en moins de 66 kilos. Mais surtout, la famille Guénot ne s'est pas arrêtée là : quelques minutes après Steeve, c'est son grand frère Christophe qui a décroché le bronze en moins de 74 kilos.
Le nouveau champion olympique Steeve Guénot a pensé à ses proches, un fois sa médaille autour du coup : « C'est la première médaille d'or pour la France. J'en suis fier. On ne peut pas être plus heureux, c'est le plus beau jour de ma vie. En plus, mes parents et mon petit frère sont venus me voir lutter, avec des amis lutteurs aussi... C'était le plus beau cadeau que je pouvais leur faire. »
Son grand frère Christophe Guenot, médaillé de bronze, a mesuré le chemin parcouru : « Je me suis dit : allez faut que je fasse comme le petit frère. Il faut que je suive son exemple. Et voilà... Que du bonheur ! On va arroser ça ce soir au club France. Je m'échauffais pendant son combat, mais je le suivais à la télé, ça m'a motivé. Je n'ai même pas entendu la Marseillaise, mais tant pis ce sera pour une prochaine fois. Si Steeve a fait de la lutte, c'est un peu grâce à moi : j'en faisais, je réussissais, et il a voulu suivre mon chemin. Aujourd'hui, c'est lui la star, c'est lui qui est champion olympique. C'est hallucinant, je ne sais pas quoi dire... cela va rester dans les annales. »
« Heureux pour mes enfants »
Marcel Guenot, le papa, n'est pas peu fier de ses fistons : « C'est magnifique. On en espérait pas tant. On pensait peut-être avoir un podium et on se retrouve les deux médaillés, dont une en or. Je suis très heureux pour tout le monde : pour mes enfants tout d'abord, mais aussi pour ma région et surtout pour la France. »
Françoise, la mère des frères Guénot, était elle aussi très émue après les deux victoires obtenues par ses fils : « C'est comme avec des enfants, quand on achète à l'un, il faut que l'autre ait quelque chose, alors je voulais absolument qu'il y ait deux médailles. C'était obligé. Par la même occasion, je veux dire à tous les autres sportifs qui sont toujours en course qu'il faut y croire jusqu'au bout, comme eux l'ont cru ».
« Le fruit d'un gros travail »
Du côté des dirigeants du sport français, on ne cache pas son contentement après cette première médaille d'or et cette « saga Gunéot ». Ainsi, Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux Sports, trouve ce résultat « magique, c'est magnifique. Extraordinaire ! La lutte est un sport noble, croyez-moi il faut beaucoup d'humilité. Je me suis dit : ce gamin (Christophe), il a une pression terrible sur les épaules car son frère (Steeve) vient d'être champion olympique. Il a assumé, il est allé chercher au bout de lui. Cet après-midi, on a entendu la Marseillaise. C'est vraiment extraordinaire ! »
Pour Ghani Yalouz, DTN français de la lutte gréco-romaine et médaillé d'argent à Atlanta en 1996, : « C'est un moment exceptionnel, parce qu'il y a un gros travail de fond avec les cadres, les entraîneurs, les collègues... On nous a en tout cas donné les moyens de travailler dans de bonnes conditions. C'est le fruit d'un gros travail, de sportifs qui vivent dans leur bulle, qui travaillent pour eux et qui arrivent à quelque chose magnifique. C'est la première médaille d'or de ces Jeux Olympiques et j'espère que ce ne sera pas la dernière ».