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Quatre prétendants à l’Olympe

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Le CIO désignera vendredi à Copenhague la ville-hôte des Jeux Olympiques de 2016. Atouts, faiblesses et tendance pour chacune des quatre candidates.

Chicago, l’effet Obama

Vingt ans après Atlanta, Chicago rêve de devenir la quatrième ville américaine à accueillir les Jeux d’été. Favorite, puis plombée par des querelles financières avec le CIO, la candidature américaine est revenue en force grâce à un certain Barack Obama.

LE PLUS : Le dossier de Chicago a pris une nouvelle dimension avec la venue de Barack Obama pour défendre sa cause demain à Copenhague. Le président américain, qui bénéficie d’une aura exceptionnelle, fera un passage éclair mais sans doute décisif. Les membres du comité d’organisation de Chicago 2016 cachaient mal leur satisfaction ces derniers jours alors que des sondages officieux plaçaient Rio en tête.

LE MOINS : Le manque de garanties financières a été pointé du doigt par la commission d’évaluation. Très endettée, la ville de l’Illinois représente un « risque » pour le CIO, d’autant que quinze nouveaux sites doivent sortir de terre en cas de désignation. Le tout avec des fonds uniquement privés. Les transports publics auraient également besoin d’un énorme ravalement pour gérer l’afflux de voyageurs.

L’avis de Jacques Rogge, président du CIO : « La présence de Barack Obama est un grand atout pour Chicago mais ce n’est pas une garantie totale. Les Etats-Unis peuvent perdre, comme on l’a vu il y a quatre ans avec New York. »

Notre pronostic : 40%

Rio, le champion sud-américain

Battue pour l’organisation des Jeux de 2000, 2004 et 2012, Rio retente sa chance avec l’ambition de devenir, enfin, la première ville sud-américaine à accueillir le rendez-vous olympique.

LE PLUS : En choisissant Rio, le CIO mettrait fin à une anomalie qui a privé l’Amérique du Sud des JO jusque là. C’est d’ailleurs l’argument principal de la ville carioca, qui bénéficie d’un énorme soutien populaire, politique et financier. « Rio a tous les atouts qu'ont les autres candidats, avec un petit plus », estime le président Lula, dont le pays a déjà amorcé la refonte de ses infrastructures dans l’optique du Mondial de foot qu’elle organisera en 2014.

LE MOINS : Si le dossier brésilien est bien ficelé, il souffre d’une faiblesse structurelle. L’éclatement des Jeux en quatre zones, avec ce que cela suppose de difficultés en termes de transports, suscite en effet quelques réticences. Rio souffre également de son image de violence. « La sécurité n'est pas un problème pour les Jeux, assure son maire Eduardo Paes. C'est un problème quotidien de la population. Nous allons faire des efforts là-dessus. »

L’avis de Jacques Rogge, président du CIO : « L’absence de Jeux olympiques en Amérique du Sud peut jouer, mais à quelle hauteur ? C’est difficile de le jauger. »

Notre pronostic : 35%

Tokyo, le choix de la raison

Ne pouvant surfer sur le capital sympathie suscité par ses rivales Rio et Chicago, la capitale japonaise se positionne comme la candidature du moindre risque, s’appuyant sur un projet solide, compact et vert.

LE PLUS : Tokyo et le Japon ont une solide expérience dans la tenue d’évènements sportifs de premier plan : trois Jeux Olympiques (Tokyo 64, Sapporo 72 et Nagano 98), une Coupe du monde de football (Japon-Corée 2002), et deux Mondiaux d’athlétisme en 1991 et 2007. Face à ses rivales américaines et espagnole, la capitale japonaise peut s’enorgueillir d’un CV indiscutablement plus fourni.

LE MOINS : Le manque de soutien populaire apparaît comme le talon d’Achille de la candidature de Tokyo. En février, un sondage commandé par le CIO révélait que 55% des habitants étaient opposés à la venue des Jeux Olympiques sur l’Archipel. Une fausse note mal perçue à Lausanne, et qui pourrait peser dans la balance.

L’avis de Jacques Rogge, président du CIO : « C’est un très beau projet et il sera intéressant de voir comment ils vont le développer vendredi à Copenhague. »

Notre pronostic : 20%

Madrid, pour la forme

Malgré un dossier cohérent et un plateau impressionnant pour défendre son dossier (Juan Carlos, Rafael Nadal, Raul…) à Copenhague, Madrid part a priori avec le moins de chances, handicapée par sa proximité avec les JO de Londres.

LE PLUS : Madrid est la candidate qui offre le plus de garanties en termes d’infrastructures existantes. Selon les Espagnols, 70% des 34 sites sont déjà édifiés, parmi lesquels le complexe de tennis Magic Box, étape du circuit Masters 1000 de l’ATP. « Madrid a organisé 250 évènements majeurs lors des dix dernières années, affirme-t-on à Madrid. On est prêt pour les Jeux de 2016. »

LE MOINS : Le principe de rotation géographique, bien que ne figurant nulle part dans la Charte olympique, ne donne pas raison à Madrid. Londres, et dans une moindre mesure Sotchi 2014, font du tort à la capitale espagnole, déjà candidate malheureuse à l’édition 2012.

L’avis de Jacques Rogge, président du CIO : « L’alternance des continents n’est pas une chose absolue. Il y a des exemples de Jeux organisés consécutivement en Europe. Ça peut jouer un rôle mais ce n’est certainement pas disqualifiant pour Madrid. »

Notre pronostic : 5%

L.C. et S.C. (RMC Sport)