
Paris 2024 : pourquoi le choix du village olympique est capital

Bernard Lapasset et à Tony Estanguet - AFP
Le comité d’administration du comité de candidature de Paris 2024 va désigner ce jeudi le site qui devra accueillir le village olympique au cas où la capitale française serait désignée pour organiser la compétition. Alors que trois communes de Seine-Saint-Denis sont en compétition (Pantin, Saint-Denis et Le Bourget), voici pourquoi cette décision est cruciale pour le projet olympique parisien.
Epicentre des JO
Si le stade olympique a coutume d’être la piste aux étoiles des plus grands exploits, le village olympique s’est dressé lors des dernières éditions comme la voie lactée des JO. Une sorte de système solaire où gravitent pas moins de 17 000 athlètes sur une période de près de deux mois. Ce village olympique, qui s’étendra sur environ 40 hectares, est le véritable épicentre de cette compétition. Capital dans un dossier olympique, le village devra offrir le gîte, le couvert et le repos aux athlètes, d'abord olympiques puis paralympiques. Une véritable petite ville dans la ville. Entre restaurants, transports en commun ou boites de nuit, l’espace de vie devra être irréprochable.
Les athlètes comme à la maison
Car les athlètes devront s’y sentir comme à la maison. Le village, c’est le refuge des champions ! C’est évidemment là-bas que les athlètes vont gamberger avant leur compétition, rencontrer leurs homologues des autres disciplines ou encore faire la fête après une belle médaille. « Le village, c’est le symbole des Jeux, explique Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë et co-président de la candidature parisienne. Il est décisif pour les athlètes parce qu’ils savent que la qualité du village olympique va avoir un impact direct sur leur performance. »
Pour ne rien laisser au hasard et donner toutes ses chances à la candidature de Paris 2024, l’ancien céiste français souligne d’ailleurs que le choix de ce village olympique a été fait en concertation avec des athlètes. « Quand on arrive de l’autre côté de la planète, dans une ville que l’on ne connait pas, c’est très compliqué et on est toujours inquiet, explique-t-il. La force du village olympique doit permettre à chaque athlète de retrouver une sorte de petit cocon et de bonnes conditions de préparation. Nous, on a choisi de privilégier l’expérience des athlètes et faire en sorte qu’ils se sentent bien dans ce village olympique. »
La moitié du budget de la candidature
Ce choix est également attendu au tournant car il représente à lui-seul 1,7 milliard d’euros. Il devrait être financé à 70% par le secteur privé, notamment des promoteurs intéressés par l'usage des logements après les JO. Point fort du projet parisien, le village olympique devrait avoir une seconde vie après les Jeux. Les 17 000 lits prévus pour accueillir les athlètes pourraient ainsi être transformés en 3 500 appartements. Un véritable enjeu pour la région Ile-de-France, dont l’ambition est de construire des logements pour 70.000 personnes supplémentaires chaque année.
A proximité de la capitale, sur la route de l'aéroport de Roissy, symbolisée par le Stade de France (logiquement nommé stade olympique), la Seine-Saint-Denis propose trois zones qui remplissent le plus de critères, donnant une grande priorité à la rentabilité des dépenses. Et contrairement aux autres organisateurs des précédents Jeux Olympiques, Paris peut s’appuyer sur une large majorité d’infrastructures déjà construites. Une aubaine pour ne pas exploser son budget.