
Les Anglais, fiers et… soulagés

Le Britannique Mo Farah - -
En ce lendemain de Jeux, les tambours continuent de rouler à Londres. La quinzaine de tous les dangers est passée et les responsables britanniques multiplient les superlatifs. « Ces Jeux ont été extraordinaires », déclare son président Sebastian Coe. « Nous avons organisé les meilleurs Jeux », affirme le toujours aussi mesuré maire de Londres, Boris Johnson. Et quand on fait remarquer que le Premier ministre australien pense que les JO de Sydney resteront inégalés, le ministre des Sports Jérémie Hunt répond : « Jusqu’en 2000, oui ». Le gouvernement, la municipalité et le comité d’organisation claironnent à l’unisson.
Il y a bien cette sortie maladroite du chef du gouvernement David Cameron, stigmatisant les enseignants qui préfèrent utiliser les fonds publics pour initier les gamins aux « danses indiennes » plutôt qu’aux disciplines d’« excellence », mais hormis cette fausse note la Grande-Bretagne bombe le torse derrière ses 65 médailles et 29 titres, 3e nation derrière les Etats-Unis et la Chine. Team GB défilera d’ailleurs le 10 septembre dans la capitale. « La Grande-Bretagne l’a fait », titre ce lundi matin The Independent, au lendemain d’une cérémonie de clôture qui a vu défiler les stars de la pop UK : Spice Girls, Oasis, Muse, Freddie Mercury, Kate Bush, Madness… Rideau.
Team GB défilera dans Londres le 10 septembre
Mais derrière cette démonstration identitaire, qui ferait passer les JO de Londres pour des Patriotics Games, le soulagement est palpable. « Nous avons répondu présent sur les transports, qui représentait un vrai défi pour nous », concède Coe. « Nous avons accueilli des millions de visiteurs avec un grand sourire, nous ne sommes pas un peuple froid », déclare Hunt. « Nos athlètes ont démontré qu’on n’était pas des perdants », lance Jonhson, qui se souvient qu’à Atlanta, la Grande-Bretagne n’avait ramené qu’une médaille d’or.
« Avant les Jeux, les gens ici, y compris les médias, étaient très sceptiques sur notre capacité à organiser un tel évènement. On s’est vraiment surpris pendant ces 15 jours », explique Nigel, journaliste à la BBC. « On se demandait si les gens viendraient, s’il y aurait des embouteillages, s’il ferait beau, si notre équipe gagnerait des médailles, raconte Miranda, une Londonienne. Et puis finalement, tout s’est bien passé. C’est un peu comme dans un rêve. »
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Quel avenir pour les installations ?|||
Le centre aquatique de Greenwich, bassin des exploits des nageurs français, sera ramené à une taille plus réduite et utilisé par les collectivités locales et pour le haut niveau. Le bassin de canoë-kayak de Lee Valley, où Tony Estanguet et Emilie Fer ont brillé, accueillera des compétitions internationales. Le Parc olympique rouvrira l’été prochain et offrira 8000 logements, alors qu’une université sortira de terre d’ici 2030. L’avenir du stade olympique reste flou, même si West Ham devrait logiquement en devenir le club-résident. Le vélodrome, théâtre du triomphe des sprinteurs britanniques, sera le centre d’un parc à Lee Valley entièrement dédié au cyclisme (BMX, VTT, route). Les équipements du basket et du water-polo pourraient être recyclés ou déplacés, mais rien n’a été acté. La réalisation métallique très controversée de l’artiste Anish Kapoor restera en place pour le (dé)plaisir des visiteurs.