
Violences dans le sport: 387 signalements en un an, surtout des violences sexuelles
La parole des victimes ne sera plus laissée sans réponse au ministère des Sports. Ce vendredi, l’instance a fait un point sur la lutte contre les violences au sein des différentes fédérations sportives en France. Les chiffres révélés par la convention nationale de prévention des violences dans le sport font froid dans le dos, mais apparaissent comme un mal nécessaire pour briser "l’omerta" qui a empêché les victimes de prendre la parole pendant des années.
Au total, 421 personnes ont été mises en cause lors des 387 signalements touchant pas moins de 48 fédérations sportives. 96% des individus impliqués sont des hommes alors que 83% des victimes sont des femmes et près de 82% des victimes étaient mineures au moment des faits. Le mouvement de libération de la parole a notamment permis de dénoncer de nombreuses violences sexuelles dans le sport (89% des 387 signalements).
"Généraliser le contrôle de l’honorabilité pour les encadrants"
Fier de voir la parole s’être libérée au sein du sport français, Jean-Michel Blanquer a salué le travail réalisé et a détaillé les mécanismes mis en place pour lutter contre les violences.
"Nous avons vu un travail de planification et de lutte contre ses violences, de formation des éducateurs, a observé le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. […] Ce travail nous a permis d’avancer en matière de signalement de violence sexuelle au sein de la direction des sports. Nous avons aussi généralisé le contrôle de l’honorabilité pour les encadrants bénévoles. Nous l’avons aussi fait pour l’ensemble des cadres d’Etat. Nous avons aussi créé un répertoire national des associations sportives afin que le ministère des Sports soit en capacité de communiquer mieux et plus directement avec chacune d’elle sur l’ensemble du territoire."
Les fédérations sportives très réactives
De la prévention donc et une meilleure écoute des victimes potentielles ou avérées de violence dans le sport. Mais le gouvernement ne s’est pas arrêté là. Ce vendredi a également été publié au Journal officiel de la République française un décret autorisant les fédérations ou autres associations sportives à enquêter sur les antécédents des éducateurs ou bénévoles.
"Près de 80% des cadres d’Etat ont reçu leur carte professionnelle et ont donc vu leurs antécédents judiciaires examinés, a expliqué Roxana Maracineanu, ministre déléguée en charge des Sports. J’ai demandé aux autres de finaliser rapidement les démarches comme ils s’y sont engagés. […] Nous avons bâti un réseau de 74 référents dans les fédérations sportives et ils sont chargés de suivre les procédures et notamment d’informer l’Etat des poursuites disciplinaires fédérales engagées. Près de vingt fédérations se sont dotées d’un plan de prévention et de réels outils d’information et de sensibilisation pour prévenir toute dérive dans leurs clubs. Trente autres construisent actuellement ce dispositif."