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Lapasset : « C’est un jour historique ! »

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Bernard Lapasset, le président de l’IRB, est le grand artisan de l’arrivée du rugby à VII dans le giron olympique.

Bernard Lapasset, quel est votre premier sentiment après ce vote que vous avez personnellement porté depuis que vous êtes président de l’IRB ?
J’ai beaucoup contribué à la reconquête de ce territoire qu’on avait un peu perdu dans la famille olympique. Pendant deux ans, je n’ai pas ménagé ma peine pour convaincre de la richesse du rugby à VII, de sa diversité, de son universalité. C’est un jour historique, c’est une belle victoire pour le rugby.

Pourquoi une telle implication de votre part dans le rugby à VII ?

J’en avais fait une priorité de mon mandat. J’étais fier de mes racines françaises, de la mémoire du Baron Pierre de Coubertin. J’étais aussi membre du CNOSF, je fais partie de l’équipe d’Henri Sérandour depuis quinze ans. Malgré tout ce qu’on dit, il y a beaucoup d’amitié et de respect pour la France. Mais je suis quand même surpris de l’ampleur du score, 81 voix pour, 8 contre. C’est une étape importante dans l’histoire du rugby.

Est-ce votre plus belle victoire ?

Je ne sais pas. On ne réussit pas tout seul. J’avais quatre joueurs extraordinaires, Agustin Pichot, Humphrey Kayangé du Kénya, et aujourd’hui Jonah Lomu qui nous a fait le plaisir de rester cinq jours avec nous à Copenhague.

Sentiez-vous que ça ne pouvait pas vous échapper pendant votre grand oral ?

Les questions de ces derniers jours préparaient l’après-vote. C’était un signe important par rapport aux premières questions il y a deux ans. Mais je suis quand même surpris de l’ampleur du score, 81 voix pour, 8 contre. C’est une étape importante dans l’histoire du rugby.

Ce vote va-t-il donner un coup d’accélérateur à la discipline en France ?

Ça reste confidentiel en France, mais ça va donner de l’élan. Je pense à Thierry Janeczek, l’entraineur de l’équipe de France à VII, qui se bat pour accompagner les Bleus sur tous les terrains du monde. Les résultats ne sont pour l’instant par encore probants mais je suis confiant.

Le rugby à sept va changer de dimension du coup… Mais est-ce qu’il n’y a pas un risque qu’il n’y est pas assez de stars dans ce rugby à sport ?
A partir du moment où il va devenir olympique, il sera professionnel. Des joueurs auront peut-être intérêt à faire une carrière au rugby à sept, parce qu’ils auront des retours financiers leur permettant d’avoir un véritable statut. Ils seront alors en mesure d’aborder les Jeux Olympiques. C’est un vrai projet sportif que l’on offre aux joueurs.

Vous n’avez pas peur que les deux compétitions ne se marchent pas dessus, au niveau du calendrier notamment ?
Il y aura forcément un calendrier différent avec des dates et des engagements différents. On ne veut pas mélanger les genres. On va laisser au XV son patrimoine : la Coupe du Monde, le Tri Nations, les Six Nations, les Coupes d’Europe. Il faudra créer autre chose pour le sept… des compétitions, des tournois. Il faudra réfléchir à une autre approche pour donner un projet ambitieux à des joueurs de talent et à ce sport la dimension internationale qu’il n’a pas encore. On veut équilibrer les rapports entre les deux disciplines. Il n’y aura plus de Coupe du Monde à sept. Il y aura des Jeux Olympiques tous les quatre ans. Il n’y aura pas de tournois type Six Nations non plus. Ce sera une réflexion différente qui ne modifiera pas la structure du XV.

La rédaction