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La luge entre deuil et révolte

Un autel a été dressé sur la place des médaillés à Vancouver en hommage au lugeur décédé.

Un autel a été dressé sur la place des médaillés à Vancouver en hommage au lugeur décédé. - -

Vingt-quatre heures après la mort du Géorgien Nodar Kumaritashvili, les compétitions de luge ont débuté dans une atmosphère très pesante.

L’ambiance est lourde au bord de la piste de luge depuis le décès tragique du Géorgien Nodar Kumaritashvili vendredi à l’entraînement. Sur les lieux du drame, au niveau du virage numéro 16, un muret en bois a été installé pour rehausser la piste et éviter ainsi un nouvel accident. Sur ce muret, un panneau indiquant « peinture fraîche ». Morbide. Juste à côté, un petit bouquet de fleurs posé pour l’occasion. Mais malgré l’incertitude qui a un temps plané sur la tenue des épreuves, la compétition qui devait débuter cette nuit à deux heures aura bien lieu. « The show must go on », comme on dit en pareilles circonstances.

Samedi matin, à 8h30 heure locale (17h30 en France), l’atmosphère était pourtant très pesante à Whistler lorsque Josef Fendt, président de la Fédération Internationale de luge, et Svein Romstad, le secrétaire général de la FIL, se sont présentés face à environ deux cents journalistes. Sans oublier ceux présents à Vancouver et qui ont pu assister à cette conférence par vidéo interposée. « La Fédération Internationale est profondément attristée », a déclaré Romstad, visiblement très marqué et au bord des larmes à plusieurs moments. 

Quid des causes et des conséquences de ce tragique accident ? « Des membres de la Fédération ont mené l’enquête », répondent les dirigeants qui soutiennent qu’il n’y a pas d’erreur dans le tracé de la piste la plus rapide du monde, mais peut-être plutôt une erreur de pilotage. « Nous avons déjà dit que la piste était rapide, pas qu’elle était trop rapide », répond un Fendt pris sous le feu des critiques. « Elle n’est pas trop dangereuse, reprend en écho John Furlong, le président du Comité d'organisation. Ce qui s'est passé est une tragédie sans précédent. Mais cinq cents entraînements ont eu lieu sur cette piste. Les trois sports concernés sont des sports de vitesse. Nous faisons entière confiance à la FIL pour savoir s’il faut faire d'éventuels aménagements afin que les athlètes aient la compétition qu'ils méritent. » Dans quelles conditions mentales seront-ils au moment de s’élancer, avant d’atteindre les 150km/h en fin de parcours ?