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La championne olympique s’est dopée à la CERA

La championne olympique 2004 sur 20 km a été déclarée positive à l'EPO CERA suite à des analyses rétroactives menées par la l'IAAF.

La championne olympique 2004 sur 20 km a été déclarée positive à l'EPO CERA suite à des analyses rétroactives menées par la l'IAAF. - -

Les analyses rétroactives effectuées par l’IAAF sur la championne 2004 du 20 km ont révélées la présence de l’EPO dernière génération. Un produit jusqu’alors « réservé » aux cyclistes.

C’est une nouvelle qui est passée presque inaperçue, et pourtant le contrôle positif à l’EPO de la Grecque Athanassia Tsoumeleka, révélée il y a quelques jours par les médias nationaux, est une première. La championne olympique 2004 sur 20 km a été épinglée avec l’EPO de la dernière génération, la CERA. Pour la première fois un sportif, autre qu’un coureur cycliste, se fait prendre par la patrouille avec l’érythropoïétine dite à effet retard, mise sur le marché l’été 2007. Tsoumeleka est ainsi la preuve que l’élite mondiale de disciplines d’endurance majeures, comme le cyclisme et l’athlétisme, étaient au courant des « vertus » de cette EPO, que les derniers protocoles de dopage préconisaient puisqu’il suffisait d’une administration toutes les 2 ou 3 semaines pour faire effet.

L’infraction de la Grecque est le résultat d’une vague de tests rétroactifs menés récemment par la fédération internationale d’athlétisme (IAAF). Selon nos informations, une cinquantaine d’échantillons sanguins, prélevés sur des qualifiés olympiques avant la période des Jeux de Pékin (1), ont été analysés par le laboratoire de Chatenay-Malabry, à la lumière du procédé anti EPO CERA utilisé en octobre lors des rétro analyses du Tour de France 2008 (2). Tsoumeleka est le seul cas positif.

Le CIO a de son côté lancé début janvier une vague d’analyses rétroactives à l’EPO CERA sur quelque 400 prélèvements sanguins effectués pendant les JO de Pékin. Les tests seront réalisés aux laboratoires de Lausanne et de Paris.

La championne olympique 2004, 9e à Pékin, avait été contrôlée le 6 août alors qu’elle se trouvait en préparation olympique à Karpenissi (250 m au nord-ouest d’Athènes, Grèce). Les résultats négatifs ne bénéficiaient pas alors de la technique mise au point quelques mois plus tard par le laboratoire français. La méthode d’iso focalisation des professeurs Lasne et De Ceauriz, appliquée pour la première fois au sang à l’occasion des rétro analyses du Tour de France, s’avèrera également impitoyable pour l’athlète grecque, qui a annoncé la fin de sa carrière. Les Grecs eux retiendront qu’après les haltérophiles, un nageur, une hurdleuse (3), la patrie qui a inventé l’olympisme montre une nouvelle fois son pire visage.

(1) Le CIO était responsable de la lutte antidopage du 27 juillet au 24 août 2008.

(2) Quatre cyclistes ont été pris par la patrouille antidopage à la CERA : les Italiens Riccardo Ricco et Léonardo Piepoli, l’Allemand Stefan Schumacher, et l’Autrichien Bernhard Kohl.

(3) La championne olympique 2004 sur 400 m haies, Fani Halkia a été contrôlée positive fin juillet, en pleine préparation, à un stéroïde anabolisant (methyltrienolone).

La rédaction - Louis Chenaille