
JO 2024: "sans doute des dépassements de coûts" selon Maracineanu
La pandémie de coronavirus va coûter cher à l’organisation des JO 2024. Interrogée sur les conséquences que la crise sanitaire pourrait faire peser sur la préparation des Jeux olympiques de Paris 2024, après le report d'un an de ceux de Tokyo 2020, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a d'abord assuré que ces Jeux comprenaient une "notion d'économie, puisque 5% seulement des équipements vont devoir être construits, 95% existent déjà".
"Sans doute y aura-t-il des dépassements de coûts mais sachez que tout cela est contrôlé activement par toutes les parties prenantes, toutes les collectivités", a-t-elle ajouté.
"Le Cojo (comité d'organisation des Jeux olympiques) ne gère pas son budget tout seul mais est soumis à un contrôle strict, collaboratif entre l'Etat et toutes les collectivités qui sont parties prenantes et s'il y a des ajustements à faire, nous les voterons et nous les acterons tous ensemble. Mais aujourd'hui ce modèle était déjà en rupture par rapport au modèle classique", a-t-elle poursuivi.
Interrogé par l'AFP, son entourage a ensuite précisé qu'il fallait notamment s'attendre à une hausse des prix dans le bâtiment en Ile-de-France du fait de la crise sanitaire, qui n'est "pas mesurable dans l'immédiat, mais nous sommes vigilants".
Le budget des JO de Paris 2024 se décompose en deux parties. D'une part, le volet des équipements pérennes (centre aquatique olympique, village des athlètes) s'élève pour l'heure à 3 milliards d'euros, dont environ 1,6 milliards d'euros d'investissements publics (Etat et collectivités) en valeur 2016 et hors taxes. D'autre part, le volet de l'organisation, géré par le Comité d'organisation des JO (Cojo), s'élève à ce stade à 3,8 milliards d'euros, financés par des recettes privées (sponsors, billetterie, contribution du CIO). Pour le Cojo, une révision budgétaire est attendue fin 2020-début 2021.
11,5 milliards d’euros pour Tokyo 2020
Le semaine dernière, la Métropole du Grand Paris a annoncé que la facture totale de l'opération pour construire le centre aquatique olympique (CAO) à Saint-Denis, équipement phare de Paris 2024, s'élèverait à 174,7 millions d'euros de fonds publics, contre 113 selon un précédent budget.
La hausse résulte d'une actualisation pour tenir compte du marché du BTP en Ile-de-France, de l'inflation - le précédent budget se fondait sur l'Euro 2016 - et d'un investissement supplémentaire de 20 millions d'euros pour financer un espace aquatique ludique non nécessaire aux JO, mais qui doit permettre d'équilibrer l'exploitation du CAO.
Les polémiques sur les dépassements du budget des JO, entre la phase de candidature et leur déroulement sept ans plus tard, sont récurrentes et concernent toutes les éditions.
Fin 2019, les organisateurs des JO de Tokyo avaient annoncé qu'ils coûteraient environ 1350 milliards de yens (11,5 milliards d'euros), financés par la municipalité de Tokyo, le comité d'organisation (privé) et le gouvernement central. Mais le report devrait désormais entraîner de nouveaux "coûts très importants", selon les organisateurs.