RMC Sport

JO 2022 : Almaty ou Pékin, un choix par défaut

-

- - AFP

Deux villes, Almaty (Kazakhstan) et Pékin (Chine), sont en lice ce vendredi pour obtenir l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver en 2022. Deux candidatures qui soulèvent peu d’enthousiasme, beaucoup d’interrogations et qui ont même poussé le CIO a changé les règles d’attribution.

L’élection de la ville hôte des Jeux Olympiques d’hiver 2022 sera le moment fort de cette fin de semaine, à l’occasion de la 128e session du CIO qui s’ouvre ce jeudi à Kuala Lumpur. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu’il y ait beaucoup d’entrain autour de cette élection, dont le vote aura lieu ce vendredi à 10h15 (heure française). Un grand nombre de membres du CIO semblent même gênés par cette élection qui verra l’opposition entre Pékin et Almaty.

C’est d’ailleurs en partie cette élection qui a amené le nouveau président du CIO, Thomas Bach à changer les règles dans l’attribution des futurs Jeux Olympiques (surtout à partir de 2024). Les Jeux doivent être moins onéreux, plus écolos et doivent se dérouler dans le respect des droits de l’homme. Pas vraiment ce que proposent les villes kazakhe et chinoise. « Quand on publiera le contrat à la fin du mois, vous verrez que les changements qui ont été introduits dans l’agenda 2020 sont déjà respectés, assure l’Allemand. C’est au CIO d’assurer le respect de cette charte olympique. » Précisons que l’agenda 2020 ne date que de décembre 2014,. Pékin et Almaty, qui travaillent sur leur projet depuis 2013, sont donc moins concernées.

Si le CIO doit ne doit composer qu’avec deux villes candidates, c’est aussi parce que beaucoup de pays (notamment européens) sont touchés par la crise. Et jusqu’à la mise en place des nouvelles règles, ils ne voulaient pas prendre le risque de se lancer dans une candidature onéreuse. Certaines villes qui s’étaient montrées intéressées par les Jeux de 2022 n’ont finalement pas présenté de candidature : Saint-Moritz-Davos (échec au référendum) et Munich (consultation populaire négative).

Pékin légèrement favori

D’autres, nombreuses, qui avaient déposé un dossier de candidature se sont désistées en cours de route : ce fut le cas d’Oslo (pas de soutien politique), de Cracovie (échec au référendum), de Stockholm (pas de soutien politique) et de Lviv en Ukraine (contexte politique délicat). « L’agenda est venu pour requestionner le principe des candidatures, note Tony Estanguet, membre du CIO. Ça va contribuer à l’assouplir et le rendre moins coûteux à un certain nombre de pays qui aujourd’hui se disent : « Ce n’est pas pour nous. » »

Malgré tous ces changements, les 86 membres actifs du CIO trancheront demain. Les représentants d’Almaty et de Pékin ont passé beaucoup de temps aujourd’hui dans les salons de l’hôtel Mandarin de Kuala Lumpur afin de convaincre les derniers indécis. Peu sont ceux qui se risquent à un pronostic. Pékin est le plus éloigné du nouveau cahier des charges (plus cher, des sites distants les uns des autres) mais son expérience (les JO d’été en 2008) plaide en sa faveur, tout comme la qualité de son dossier technique. Almaty semble être la préférée des fédérations de sport d’hiver (avec leur « vraie neige », comme ils disent). A 24 heures du vote, c’est Pékin qui semble en tête mais son faible avantage permet toujours à Almaty d’espérer…

la rédaction avec Antoine Arlot à Kuala Lumpur