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JO 2016 : l’équitation privée de Brésil ?

JO 2016 : l’équitation privée de Brésil ?

JO 2016 : l’équitation privée de Brésil ? - AFP

Et si les épreuves équestres des prochains Jeux Olympiques de Rio se déroulaient... en Europe ? L’hypothèse prend de l’ampleur, alors que le ministère de l’Agriculture brésilien n’a plus que quelques jours pour entreprendre les démarches sanitaires exigées par la Fédération équestre internationale. Face à cette incertitude galopante, les cavaliers sonnent la charge.

Le temps presse au pays du Corcovado. Au début du mois d’octobre, Luiz Roberto Giugni, président de la Confédération hippique brésilienne, faisait vaciller le monde des sports équestres d’un avertissement à destination du ministère de l’Agriculture local. Si ce dernier n’accélérait pas les démarches sanitaires permettant l’entrée de chevaux étrangers sur le sol brésilien avant la fin du mois, la Fédération équestre internationale pourrait alors administrer un véritable remède de cheval à l’épineux problème. À savoir, la délocalisation pure et simple des trois disciplines équestres olympiques (saut d’obstacles, dressage et concours complet), et peut-être en Europe. Ce ne serait pas une première. En 1956, déjà, l’équitation s’était tenue en Suède, à Stockholm, alors que les Jeux se déroulaient à 15 550 km de là, à Melbourne.

Novembre approchant, le ministère de l’Agriculture brésilien n’a pour l’heure toujours pas apporté la preuve de sa prise en main du problème. Une situation qui préoccupe nombre d’acteurs du monde hippique, cavaliers en tête. Le Français Roger-Yves Bost, champion d’Europe 2013 de saut d’obstacles, le Belge Grégory Wathelet, vice-champion d’Europe 2015, ou encore le Brésilien Rodrigo Pessoa, champion du monde de la discipline... Autant de rivaux pour l’or olympique réunis autour d’un même sentiment : si les épreuves ne se tiennent pas à Rio, alors, « c’est comme si ce n’était pas les JO ».

« Les cavaliers ne se rendent pas à Rio uniquement pour une médaille »

Si Wathelet concède que la tenue des différentes épreuves équestres sur le Vieux Continent serait « bien plus simple pour les chevaux », elle priverait les cavaliers de ce fameux « esprit olympique », « aussi important que la partie sportive de l’événement », ajoute Pessoa. « Les cavaliers ne se rendent pas à Rio uniquement pour une médaille, mais pour tout un contexte, toute une ambiance, poursuit le médaillé d’or à Athènes, en 2004. C’est la seule occasion pour tous les athlètes de se retrouver sur un seul et même site, ça n’arrive jamais autrement... Sans tous ces éléments, ça redevient un championnat normal. »

Un championnat « normal », pour éviter la reproduction d’épisodes malheureux, comme celui qui s’était produit en août dernier, près du site où se déroulaient les épreuves tests des JO. Le cas d’un cheval décédé de la morve, maladie bactérienne très infectieuse et mortelle pour les montures, y avait été repéré. Mais Rodrigo Pessoa, optimiste, rappelle que « pendant quatre, cinq ans, des concours équestres ont eu lieu à Rio ». « Des couloirs sanitaires menant directement de l’aéroport aux concours avec des camions sous scellés avaient été mis en place et tout s’était très bien passé, ajoute-t-il. Alors, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas refaire la même chose... » Cette solution sera-t-elle adoptée en urgence ?

RV avec MM et MF