
JO 2012: vers un scandale aux cétones, aide à la performance testée sur des athlètes?
Vers un nouveau scandale aux portes du dopage? Le Daily Mail sort ce dimanche un dossier concernant les Jeux olympiques 2012. Selon le quotidien, UK Sport, agence gouvernementale en charge notamment de la gestion des Jeux olympiques et paralympiques, aurait utilisé des athlètes en lice aux JO de Londres en 2012 comme cobayes pour tester les effets des cétones. Le journal dit posséder des documents de 2011 et 2012 en attestant.
Un "projet secret" sous l'étiquette d'un "programme nutritionnel" qui aurait coûté des centaines de millions d'euros à l'Etat. Objectif? Améliorer la performance des athlètes et évaluer d'éventuels effets secondaires. Pas de dopage à proprement parler... même si les athlètes n'auraient à l'époque par reçu l'assurance que tous les contrôles antidopage seraient négatifs. Les cétones, un sujet qui avait fait jaser l'an dernier.
Des polémiques sur le Tour de France 2019
C'était en 2019, loin du coronavirus et des inquiétudes sanitaires. Sur le Tour de France, le fantôme des sombres années dopage n'est jamais loin, et les cétones - ou corps cétoniques - faisaient ressortir les craintes concernant l'utilisation de nouveaux produits pour booster la performance.
Naturellement présents dans l’organisme, ces métabolites, fabriqués en nombre par le foie lorsque le stock de glucides est écoulé ou qu’il faut le préserver, peuvent être stimulés par un biais médical. Les effets? Tempérer la montée d’acide lactique, améliorer la contraction du cœur, contrôler l’appétit... Pas considérée comme dopante et de plus en plus utilisée dans le peloton, la substance interroge.
"Est-ce un produit dopant ou pas ? Est-ce dangereux pour la santé ou pas ? Ces critères devront être regardés. Nous n’hésitons pas à prendre les devants. Il faut que l’on ait un peu de recul scientifique sur le sujet", confiait alors le président de l'UCI David Lappartient à Europe 1. Depuis, pas vraiment de réponses, y compris dans la sphère de la santé publique, concernant notamment les effets secondaires.
Un record de médailles depuis 1908
Les forces spéciales américaines avaient participé au financement des recherches de l'université d'Oxford à hauteur de dix millions de dollars concernant les cétones. En 2012, la délégation britannique avait achevé ses Jeux olympiques à domicile avec 65 médailles, dont 29 en or... meilleurs chiffres depuis 1908. Selon le Mail, 91 athlètes dispatchés dans huit sports olympiques différents auraient bénéficié du produit à travers une boisson dite énergisante.
Pour couronner le tout, le journal rapporte que UK Sport aurait fait signer à l'époque aux sportifs concernés un document pour se dédouaner de toutes responsabilités, en cas de problèmes lors des contrôles antidopages, reportant la faute sur les athlètes eux-mêmes en cas de problème. UK Sport qui se serait vu confirmer à l'époque, par l'Agence mondiale antidopage, la non interdiction des cétones, l'instance gardant toutefois un droit de réserve et du recul.
40% des athlètes auraient souffert de divers effets secondaires, dont des vomissements et problèmes gastriques aigus. Avec plusieurs dizaines d'entre eux poussés par UK Sport à stopper l'expérimentation de cette substance dite "miracle". Les autorités sportives britanniques se défendent. La Fédération d'athlétisme nie par exemple l'utilisation de la substance par ses athlètes durant les compétitions... mais pas en dehors.