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Jeux olympiques: 1940, 1980, 2020... la malédiction va-t-elle frapper Tokyo?

Les Jeux olympiques de Tokyo 2020 sont de plus en plus menacés par la pandémie de coronavirus. Une annulation serait une première depuis la Seconde guerre mondiale, période durant laquelle la capitale nippone avait déjà dû renoncer aux premiers Jeux de son histoire. D'autres crises ont néanmoins ébranlé les JO, notamment en 1980 avec le boycott de l'Ouest contre l'URSS.

Au fur et à mesure de l'aggravation de la pandémie de coronavirus, la pression s'accroît sur les Jeux olympiques de Tokyo. Plusieurs fédérations, de pays différents, se sont décidées à officiellement demander le report sine die de cette 32e édition de l'événement. Bien qu'elle soit taboue au Japon, l'idée d'une annulation est également soufflée par quelques voix. De quoi laisser penser que la capitale nippone est frappée d'une malédiction. Car ce serait déjà la deuxième fois qu'elle se verrait contrainte de bouleverser son calendrier en tant qu'hôte.

En 1940, Tokyo avait été contraint de tout abandonner à cause de la politique expansionniste du Japon en Chine. Les puissances occidentales étaient devenues trop fortes et la menace du boycott avait été brandie. L'organisation des Jeux avaient finalement été confiés à Helsinki (Finlande). La compétition n'avait finalement jamais eu lieu, en raison de la Seconde guerre mondiale. Les JO 1944, prévus à Londres, n'avaient pas non plus pu se tenir, pour les mêmes raisons. Les anneaux avaient fait leur grand retour en 1948, dans la métropole britannique. Le Japon, pays vaincu militairement, n'avait pas pu y prendre part.

Il y a 40 ans, le boycott de 1980

Si les Jeux olympiques n'ont jamais été annulés en dehors des périodes de guerres mondiales (1916 n'avait pas non plus eu lieu), d'autres crises les ont ébranlé. Les superstitieux noteront qu'en 1980, pile à mi-chemin entre les JO "fantômes" de Tokyo 1940 et ceux de 2020 menacés par le coronavirus, les Jeux de Moscou (URSS) avaient été marqués par le boycott de nombreuses nations occidentales. La faute, notamment, à l'invasion de l'Afghanistan en 1979 par l'armée soviétique. Seulement 80 délégations avaient participé aux épreuves, alors qu'elles étaient 140 lors de l'édition suivante.

L'Histoire a également connu le Massacre de Munich en 1972, avec l'assassinat de onze membres de l'équipe olympique israélienne et la mort d'un policier ouest-allemand au terme d'une prise d'otages perpétrée par des terroristes palestiniens.

En matière de crises sanitaires, 2020 n'est pas une première si l'on ne tient pas compte de l'ampleur du problème. Les virus du Sras (avant Athènes 2004) et du zika (avant Rio 2016) avaient également posé problème, mais n'avaient finalement pas eu de conséquences directes sur l'événement. Les JO ont aussi résisté aux crises financières de 1987 et à la guerre du Golfe de 1990-1991.

Pour l'heure, concernant 2020, les évaluations et discussions sont toujours en cours. Le Comité international olympique a le pouvoir d'annuler les JO ou de les reporter. Le contrat "ville-hôte" prévoit que le CIO peut retirer l'organisation des JO à la ville-hôte "si la sécurité des participants est sérieusement menacée". Mais comme en juillet 1938, quand le Japon avait renoncé à organiser les Jeux olympiques 1940 à la suite du déclenchement de la guerre sino-japonaise, le gouvernement japonais pourrait prendre les devants.

JA avec AFP