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Jeux Européens : comment le karaté drague le CIO

Emily Thouy, à droite, médaillée d'or à Bakou dans la catégorie -55kg

Emily Thouy, à droite, médaillée d'or à Bakou dans la catégorie -55kg - AFP

Désireux de devenir une discipline olympique, le karaté mise sur les Jeux Européens de Bakou pour séduire les membres du CIO. Le sport de combat peut aussi compter sur les athlètes français, en grande forme en Azerbaïdjan.

Tout le monde connaît le karaté. Sport de combat le plus pratiqué au monde avec plus de 100 millions de licenciés, il a un caractère universel mais existe peu médiatiquement. Tout l’inverse du judo finalement, qui reste peu pratiqué mais qui est plus connu du grand public. Cette sous-médiatisation expliquerait-elle son absence chronique aux Jeux Olympiques ? Trop facile. Les règles du karaté sont difficiles à assimiler pour les novices. C’est dur de juger depuis son canapé. A Bakou, à l’occasion des premiers Jeux Européens qui ont débuté vendredi, le karaté veut séduire. Côté sportif, les arbitres ont été briefés. Ils doivent privilégier le karaté offensif.

La Fédération internationale et les dirigeants des Jeux Européens ont également fait des efforts de mise en scène avec un super speaker, de belles couleurs, une salle pas trop grande et public assez proche. Dans le fond et la forme, l’objectif est clair : montrer aux membres du CIO que le karaté est prêt pour les JO.

Rosso, DTN du karaté : « On joue gros à Bakou »

Même si la lutte, qui avait perdu sa place pour les JO 2020 à Tokyo, l’a regagnée après un vote, il reste malgré tout un espoir pour le karaté. Il y a deux jours, le CIO a dévoilé une liste de 26 sports candidats pour être inclus au programme des Jeux de Tokyo. Le karaté en fait partie même si le baseball et le softball partent favoris car ce sont les sports rois au Japon. Pour rappel, le karaté avait été battu par le rugby à 7 et le golf pour les JO de Rio 2016. Autre motif d’espoir, Thomas Bach, le président du CIO, est sensible au cas du karaté. En tout cas davantage que son prédécesseur, Jacques Rogge.

L’art martial peut aussi compter sur les athlètes français, étincelants à Bakou avec déjà quatre médailles dont deux titres sur la seule journée de samedi, pour faire du pied au CIO. « C’est une belle opportunité, souligne le DTN Patrick Rosso. On est très fier d’être présent avec la famille olympique. A l’arrivée au village, en étant mêlé aux autres délégations, on avait la sensation de faire partie d’une équipe olympique, chose rarissime pour nous. En matière d’organisation, on joue gros ici à Bakou. » Et si le karaté échoue pour Tokyo 2020, il faudra peut-être penser à augmenter le nombre de disciplines aux JO... bloqué à 28.

La rédaction avec Morgan Maury à Bakou