
Janeirolympique !

Le Brésil de Pelé accueillera les Jeux Olympiques de 2016. - -
« Rio est prête. Donnez-nous cette chance ! » A quelques heures du vote, Lula est plein d’espoir pour son pays. L’appel du président brésilien sera entendu : Rio de Janeiro accueillera bel et bien les XXVIIIe Jeux Olympiques d’été, du 5 au 21 août 2016. Une première pour une ville d’Amérique du Sud. « L'heure du Brésil a sonné, continuait alors l’homme d’Etat. Le Brésil fait partie des dix plus grandes économies du monde. Il est le seul parmi ces dix pays à n'avoir jamais organisé les JO. Pour les autres candidates, ce serait une édition de plus. Pour nous, ce serait l'occasion de construire un nouveau Brésil. »
Lula peut se féliciter d’avoir gagné son pari. En s’impliquant particulièrement dans la candidature carioca, en impliquant les plus grands sportifs de son pays (Kuerten, Cielo et Pelé, pour ne citer qu’eux), en jouant la carte du développement économique, le président a tiré dans le mille. « Tout le Brésil est à la fête, souriait-il hier après le vote. Nous organiserons les Jeux les plus extraordinaires que le monde ait connus. » Avec un budget prévisionnel de 2,82 milliards de dollars (environ 1,93 milliard d’euros) rien que pour le sportif, et de 14,4 milliards de dollars (environ 9,86 milliards d’euros) hors JO et en prenant en compte les infrastructures et les transports, Rio n’a pas lésiné sur les moyens. Grâce à cette fantastique vitrine que représentent les Jeux, « la ville merveilleuse », tristement célèbre pour la pauvreté d'une grande partie de sa population, sa criminalité et l'archaïsme de son système de transport, réalisera un fantastique bond en avant.
« Les Jeux les plus extraordinaires »
Mieux, Lula a remporté à distance le bras de fer qu’il livrait à son homologue américain, Barack Obama. Présent au Danemark seulement quelques heures pour vanter les mérites de la candidature de Chicago, le président des Etats-Unis repart sur une surprenante et fort vexante élimination au premier tour. On ne s’improvise pas porte-drapeau aussi facilement... Obama avait construit sa course à la Maison Blanche autour du désormais fameux « Yes, we can ». C’est ce même credo que s’est empressé de reprendre le Brésil. « Pourquoi ne pourrions-nous pas nous non plus ? », avait lancé Lula, plein de malice. De son côté, Joao Havelange, doyen du CIO, avait insisté sur le « pouvoir unique du mouvement olympique de changer des villes, des pays, de changer l'histoire ». Un beau cadeau pour l’ancien président brésilien de la FIFA : Havelange fêtera peut-être à cette occasion son 100e anniversaire…
Dans les rues de Rio ou sur les plages de Copacabana, la nouvelle a été fêtée comme il se doit. Plusieurs milliers de Cariocas avaient d’ailleurs lancé les festivités dans la matinée d’une journée décrétée fériée. A 13h50, heure locale, quand Jacques Rogge a dévoilé le nom de la ville hôte, c’est une immense clameur qui s’est élevée. Les célébrations devaient d’ailleurs se poursuivre toute la journée et tard dans la nuit. Quant à la journée de dimanche, elle est déjà dédiée à un grand rassemblement. Deux ans après la Coupe du monde 2014, le Brésil, force montante du XXIe siècle, melting-pot de civilisations avec ses presque 200 millions d’habitants, sera une nouvelle fois la capitale du monde. Il va régner comme un air de samba sur la planète sport...