
Financement, calendrier, concurrence : les enjeux de Paris 2024

Financement, calendrier, concurrence : les enjeux de Paris 2024 - AFP
Un financement participatif
Cent millions d’euros. C’est la somme qui doit, dans un premier temps, permettre de financer la campagne de candidature de Paris 2024. Un chèque qui servira notamment à couvrir les frais de communication et de lobbying jusqu’à l’élection en 2017. Pour récolter ces précieux deniers, la volonté commune est de trouver un financement privé et surtout participatif. Denis Masseglia, le président du CNOSF, a d’ores et déjà imaginé une sorte de téléthon. Ce dernier pourrait prendre la forme d’un week-end de manifestations sportives. Une opération de « crowdfunding » est également à l’étude afin de mettre les Français, et particulièrement les Franciliens, à contribution.
Une légère augmentation des licences sportives (un ou deux euros), limitée dans le temps et aux disciplines olympiques, pourrait être mise en place. De grandes entreprises françaises, comme EDF ou La Française des jeux, ont été contactées afin de mettre la main à la poche. Les collectivités locales, qui devraient bénéficier des retombées des Jeux, ont aussi été sollicitées. Si Paris finit par obtenir les JO 2024, il faudra alors débloquer un budget global d’environ 6 milliards d’euros pour organiser l’événement.
Un calendrier serré
Les candidats à l’organisation des JO 2024 ont jusqu’au 15 septembre prochain pour déposer leur dossier auprès du Comité international olympique. Un délai relativement court pour la mairie de Paris. Invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, Anne Hidalgo a annoncé mardi qu’une décision serait prise d’ici le mois de juin. « J’adore les Jeux et j’adore le sport, a expliqué la maire de Paris. Vous voyez ma méthode. Je suis pragmatique. Je mets d’abord les choses sur la table et j’étudie. Si on est en capacité de gagner, on y va.
(…) Je ne dis pas oui ou non sur un coup de tête. Aujourd’hui, mon cœur est plutôt sur le sport et les Jeux. J’en aurais vraiment envie. Mais en même temps, je dis que je ne veux pas faire n’importe quoi. » Le mouvement sportif français, Bernard Lapasset (président du Comité français du sport international) et Denis Masseglia en tête, souhaiteraient une prise de position imminente, avant fin février, afin de pouvoir lancer leur projet de financement participatif. Le nom de la ville organisatrice des Jeux Olympiques 2024 sera dévoilé en 2017 à Lima (Pérou), lors de la 130e session du CIO.
Un vrai engouement populaire
C’est une donnée primordiale pour obtenir des Jeux Olympiques. Il faut que la population locale y soit favorable. Et de ce côté-là, Paris a de quoi être rassuré. Selon un sondage réalisé par l’institut CSA et publié mardi par Direct Matin, 73% des Français seraient pour les Jeux Olympiques 2024 dans la capitale. Un plébiscite qui grimpe même jusqu’à 76% chez les Franciliens. Des chiffres éloquents sachant que la candidature n’a même pas encore été actée. Encore marquée par le traumatisme de Paris 2012, la ville lumière attend impatiemment de pouvoir accueillir une troisièmes fois les JO, après 1900 et 1924.
Boston, le plus sérieux rival
Si la ville de Paris décide de franchir le pas, elle va devoir composer avec une sérieuse meute de concurrents. Le plus dangereux d’entre eux est sans aucun doute Boston. Trente après les Jeux d’Atlanta, les Etats-Unis rêvent de redevenir le centre du monde le temps d’une nouvelle quinzaine. En plus d’un budget maîtrisé, la candidature de Boston peut compter sur l’influence des nombreux Américains qui occupent des postes importants au CIO. Le poids financier des USA est également considérable grâce au groupe audiovisuel NBC et aux sociétés américaines, qui représentent la moitié des sponsors-titres du CIO. Autant dire que la lutte s’annonce coriace, même si seulement 51% des habitants du Massachussetts sont favorables à cette candidature.