Estanguet : « On a de vrais atouts pour convaincre »

Membre du Comité international olympique (CIO), Tony Estanguet a activement participé au rapport d’opportunité remis ce jeudi à la Mairie de Paris pour une possible candidature de Paris aux Jeux Olympiques 2024. Le triple médaillé d’or olympique sera co-président du Comité d'organisation en cas d’officialisation de la candidature, aux côtés de Bernard Lapasset.

Tony Estanguet, sentez-vous désormais un plus grand engouement de la Mairie pour cette candidature ?

Effectivement. Lire cette opportunité, c’est une étape importante qui était attendue par la Mairie de Paris. Je crois que Bernard Lapasset a bien travaillé depuis un an, avec le mouvement sportif derrière lui, pour apporter un socle solide sur lequel une éventuelle candidature pourrait s’appuyer.

Quel a été votre rôle ?

Moi j’ai partagé ma vision de la démarche avec Bernard Lapasset : on a travaillé ensemble sur ce dossier d’étude d’opportunité. J’avais envie de partager mon expérience.

Seriez-vous prêt à être la tête d’affiche d’une candidature de Paris en devenant co-président du Comité d'organisation aux côtés de Bernard Lapasset, président du CFSI (Comité français du sport international) ?

En tout cas, je suis prêt à m’investir. J’ai envie de m’investir. Je pense que c’est mon rôle en tant qu’ancien athlète. J’ai beaucoup reçu des Jeux Olympiques, je connais bien les Jeux Olympiques, je commence à m’impliquer de plus en plus au sein de la famille sportive internationale. Et je crois que je peux vraiment aider la candidature. C’est pour ça que je suis aux côtés de Bernard Lapasset : pour le soutenir.

Bernard Lapasset explique que cette candidature serait différente parce que portée par le mouvement sportif. C’est important pour décrocher les Jeux ?

Oui, je pense que c’est ce qui a été retenu des expériences passées. C’est aussi l’objectif de cette étude : tirer les enseignements du passé, écouter les besoins des différents acteurs et décideurs, aussi bien sur le plan national qu’international, et bâtir un socle commun sur lequel une candidature olympique devra s’appuyer.

« Anne Hidalgo a été rassurée »

Anne Hidalgo semble plus ouverte qu’il y a quelques temps à une candidature…

On a tous en mémoire des déclarations assez dures envers une candidature olympiques. Je pense qu’à l’époque elle souhaitait témoigner d’une certaine responsabilité, en disant qu’on ne partirait pas les yeux fermés, réclamant des arguments sérieux pour y aller ou non. Et je crois qu’elle a été rassurée par rapport au travail mené. Et elle sent qu’il y a une vraie opportunité pour un projet parisien.

Le dossier de Paris a-t-il ses chances pour décrocher les JO ?

Je le pense, sinon je ne serais pas là. Malgré tout, je partage le fait qu’il y aura une grosse compétition avec des candidatures en face qui sont très sérieuses, déjà très engagées et qui sont parties depuis un moment déjà. Mais on a encore deux ans pour avancer. On reste convaincus que la communauté internationale souhaite voir une candidature parisienne.

Sentez-vous un engouement des membres du CIO ?

Oui je les sens ouverts, plutôt en soutien. Les membres du CIO aiment Paris, reconnaissent que la France est quand même une nation forte du sport, qu’elle s’engage à l’échelle internationale en accueillant régulièrement des compétitions majeures, avec une vraie expertise d’organisation. Je crois qu’on a de vrais atouts pour les convaincre.

Quelle serait l’erreur à ne pas commettre ?

Pour moi, il faut absolument qu’on ait dès le départ une vraie ouverture internationale, que ce ne soit pas un projet franco-français : on s’adresse à la communauté internationale et on accueille le monde quand on organise des Jeux Olympiques et paralympiques. Il faut que ce soit, dès maintenant, notre objectif.

A.A