
Des reports qui posent problème

La station de Whistler prend son mal en patience avant les premières épreuves de ski alpin - -
« Je suis venu trois fois ici, en 1996, 1997 et 1998 et je n’ai fait au total ... qu’un entraînement ! ». Antoine Dénériaz, le champion olympique sortant, a le sourire quand il se plonge dans ses souvenirs d’ex-descendeur. Des souvenirs qui se confirment au siècle suivant et qui, depuis l’aube de samedi matin, prennent des allures de cauchemar pour les organisateurs qui n’ont pu faire partir « LA » course d’ouverture, celle qui d’ordinaire donne le ton des Jeux.
Point de descente donc. Merci qui ? « Le Pinapple Express » (l’ananas express), un courant chaud qui remonte d’Hawaï avec son lot d’air marin doux et son corollaire, ses dépressions capricieuses faisant grimper le thermomètre et déplacer la très piégeuse écharpe de brouillard, joliment dénommée « mid mountain fog ».
Creuser des trous dans la neige…
Sachant tout cela, la Fédération Internationale de Ski (FIS) a pris les devants : « Nous possédons 15 stations météo qui nous délivrent un point précis, heure par heure, décrit Gian-Franco Kasper, le boss du ski mondial. Et elles nous disent que dans la nuit de dimanche à lundi, le froid arrivera. » D’où le travail des volontaires (100 personnes) qui, d’ici à lundi 10h30 (19h30 en France), ont une feuille de route clairement établie : « Ils vont creuser des trous dans la neige pour que l’air froid pénètre plus facilement la couche fraîchement tombée et lui donne les qualités requises pour la compétition. »
En attendant, les skieurs tuent le temps : « C’est une donnée qu’on a intégrée dans la préparation depuis cet été car le site est connu pour cela, explique Patrice Morisod, l’entraîneur des descendeurs tricolores. Nous leur avons appris à ne pas paniquer. » Sébastien Amiez, vice-champion olympique de slalom en 2002, confirme : « Cela fait partie du métier. Ils savent ce qu’il faut faire : un peu de ski libre, un peu de préparation physique et du repos. Et il faut prendre le bon côté des choses. Cela permettra à tout le monde de mieux digérer le décalage horaire. » Pour un jour J désormais décalé à lundi. Si le « Pinapple express » le veut bien...