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Coronavirus: Le coût faramineux d’un report des Jeux olympiques

C’est désormais officiel, les Jeux olympiques n'auront pas lieu à l'été 2020 en raison de la pandémie de covid-19. Ils devront se tenir au plus tard à l'été 2021. un report qui va coûter cher.

De nombreuses voix se sont levées contre un maintien des Jeux olympiques de Tokyo, organisés normalement du 24 juillet au 9 août prochain. Les sportifs canadiens ont annoncés qu’ils boycotteraient la compétition et, lundi, notre ministre de la santé, Oliver Véran, a déclaré qu’il ne souhaitait pas y envoyer les athlètes français.

C’est le même son de cloche côté fédération états-unienne, où les nageurs olympiques ont demandé un report immédiat des 32e Olympiades. Au final, de plus en plus de pays s’insurgent contre l’organisation de cette compétition, en pleine pandémie mondiale.

Vers un report en 2021

Le CIO ne pouvait que prendre une décision et c'est donc officiel ce mardi: les Jeux Olympiques sont reportés et devrotn se tenir au plus tard à l'été 2021. Le gouvernement japonais et les instances sportives internationales avaient auparavant rejeté l’idée d’une annulation pire et simple. Selon une étude, cela coûterait plus de 65 milliards d’euros, tant au niveau des frais d’annulation, du manque à gagner et des coûts impérissables.

Reste donc le report, en 2021. Comme le souhaite le doyen du Comité International Olympique Dick Pound, interrogé par USA Today. Mais combien cela va-t-il coûter?

Un coût quasiment égal à 6 milliards de dollars

D’après l’économiste nippon Katsuhiro Miyamoto, professeur à l’Université de Kansai, la facture grimperait à 5,8 milliards de dollars, soit 5,35 milliards d’euros. Cité par le média Francs Jeux, ce dernier estime que le coût lié à l’entretien et la maintenance des installations sportives, ainsi que les frais liés à la réorganisation en 2021, s’évalueraient à 3,8 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros).

Ensuite, l’économie japonaise souffrirait pendant 1 an d’un manque à gagner et de pertes sèches imputables au report, avec un recul du tourisme, de la consommation étrangère et des effets indirects et induits. Soit 2 milliards d’euros (1,85 milliards d’euros).

Enfin, dernier point, et non des moindres, Katsuhiro Miyamoto admet que les retombées économiques des JO en 2021 seraient bien plus faibles que celles qui auraient dû être anticipées pour un événement en 2020, sans épidémie du covid-19.

Toute l'économie est touchée et cela restera

Globalement, c’est toute l’économie internationale qui va souffrir de cette maladie et quand bien même les Jeux Olympiques auront lieu en 2021, beaucoup de touristes internationaux seront désincités à faire le déplacement à Tokyo pour assister aux Jeux, l’année prochaine, encore apeurés par l’épisode pandémique. On appelle cela l’effet d’hystérèse, lorsque les effets négatifs d’un événement se poursuivent même après l’arrêt de celui-ci.

Au total, la facture devrait être doublée. Au 12 milliards d’euros de frais déjà injectés pour les infrastructures, se rajoutera les coûts de reports, chiffrés à 5,35 milliards, et un ralentissement global de l’économie, pendant, très certainement, une longue période.

Pierre Rondeau