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CNOSF: "Deux heures de sport par jour à l'école" propose Douillet

Double champion olympique, ancien ministre des sports, David Douillet est aujourd’hui candidat à la présidence du Comité National Olympique du sport Français (CNOSF). Il a dévoilé son programme ce mercredi dans les colonnes de L’Express. Douillet milite notamment pour que le CNOSF s’arroge davantage de responsabilités. Des idées qu’il a développées au micro de « 60 minutes sport », sur BFM Sport.

David Douillet, vous avez déclaré que le CNOSF devait devenir un véritable gouvernement du sport. A-t-il vocation à remplacer le ministère des sports ?

Il faut que le sport français prenne sa place dans la société française. Pour que ce miracle arrive, il faut qu’on ait un gouvernement extrêmement solide. Quand je dis gouvernement, ce sont les présidents des fédérations qui auront choisi de participer à cette aventure. Ce gouvernement sera là pour défendre le sport en France.

Le comité olympique aurait dû être depuis toujours au service des fédérations. Il doit être le garant qui permettra aux fédérations de se développer. Ce n’est pas le cas. Chaque année, les fédérations vont au ministère des sports pour négocier des conventions d’objectif. C’est-à-dire tendre la main pour leur permettre d’exister. Tout cela a une fin puisque l’argent public se tarit. Il faut anticiper ce problème. On voit que le budget des sports recule. Il faut que le CNOSF défende tout cela.

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Avez-vous gardé un mauvais souvenir de votre passage au ministère des sports ?

Du ministère des sports, je garde beaucoup d’expérience. Le budget des sports fait partie de la variable d’ajustement des budgets. A travers la santé et l’éducation par exemple, le sport apporte énormément à notre pays. On n’est jamais consulté, on n’existe pas, on n’a pas de levier. On n’a pas de poids. Le ministère des sports, ou un haut-commissariat, ça suffirait peut-être d’ailleurs, pourrait récupérer les opérations régaliennes (formations, diplômes), pour ensuite laisser la main aux fédérations. Elles ont de moins en moins de moyens. C’est intolérable. Je veux que dans 15-20 ans tous les enfants aient la même chance que moi pour pratiquer une discipline et s’y épanouir.

Quelles mesures proposez-vous pour compenser cette baisse des budgets alloués au sport ?

Comme pour la culture, le 1% sur les constructions publiques et un prélèvement sur tous les articles de sport vendus, à hauteur d’un pourcentage qu’on est encore en train d’affiner. Quand on achète des baskets ou un ballon, derrière, il y a des gens qui vous apprennent à vous servir de tout ça. Des gens qui ont été formés par les fédérations. C’est un juste retour des choses qui permettra de développer la pratique. Tout cela est vertueux.

En matière d’école, quelle pratique du sport préconisez-vous ?

Dans un rêve absolu, deux heures de sport par jour à l’école. Mais pas n’importe comment et pas avec n’importe qui. Toujours sous le contrôle de l’éducation nationale et des professeurs, qu’il y ait des partenariats avec des clubs locaux. Que les enfants puissent faire du sport avec des spécialistes.

Ce n’est pas de la compétence du CNOSF de mettre en place cela…

Certes, ce n’est pas du rôle du CNSOF de décider du nombre d’heures de sport à l’école, mais il a tout l’expertise pour le faire. Demain, j’espère que ça le sera. J’ai en tête de nombreuses personnes qui n’ont pas suffisamment d’endroits pour s’entraîner. Il manque 30 000 infrastructures pour se remettre à niveau de ce que demandent les associations. Les 17 millions de licenciés ne peuvent pas assouvir complètement leurs envies de sport. Ça, on doit le faire. C’est un grand projet national. On peut le faire à travers le CNOSF puisque ça n’a jamais été fait nulle part.

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