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Canoë-Kayak : le rêve de Jeux en Bleu commence ce week-end à Vaires-sur-Marne

Maxime Beaumont

Maxime Beaumont - ICON Sport

A partir de ce vendredi et jusqu’au 29 avril, le futur stade nautique des Jeux olympiques et paralympiques accueille les meilleurs athlètes français pour les sélections des équipes de France de Sprint et Paracanoë ce week-end, puis du slalom la semaine prochaine. Une première étape où ceux qui rêvent de Paris 2024 devront s'illustrer pour gagner leur place en Bleu.

"Quand tu sais qu’il y a une sélection éventuelle en jeu avec ensuite à moyen terme les Jeux, il y a forcément plus de pression", reconnaît Quilian Koch, spécialiste du kayak sprint de 24 ans. Car dans l’agenda de ceux qui, comme lui, ambitionnent d’être au départ à Vaires-sur-Marne à l’été 2024, la compétition qui débute ce vendredi sur le site olympique de l’est francilien est forcément cochée. Il s’agit des sélections pour la saison internationale à venir, très importante en vue des JO. "Les résultats vont nous permettre de définir les équipes de France en sprint, en slalom et en paracanoë pour le premier bloc de Coupes du monde avant l'été, détaille Rémi Gaspard, directeur de la performance à la Fédération française de canoë-kayak. Après, nous demanderons aux athlètes de confirmer sur ces premières coupes du monde un niveau qui correspond à celui attendu pour les Championnats du monde à la fin de l’été, où se fera la recherche des quotas de qualification olympique."

Ces sélections nationales seront donc un bon baromètre à 15 mois des JO, pour un dirigeant fédéral "satisfait de voir l’enchaînement et les volumes d’entraînements que les athlètes encaissent. Mais nous sommes seulement au début de la saison, c’est au mois d’août qu’il faut performer !", rappelle-t-il. Les épreuves de sprint ouvrent le premier week-end de compétition, ce vendredi jusqu’à dimanche, avec du canoë et du kayak sur 500 et 1000m pour les hommes, sur 500 et 200m pour les femmes.

Premiers JO dans le viseur pour Koch

Quilian Koch arrive plutôt en confiance, avant de débuter par les séries du K-2 500m ce vendredi après-midi : il a réalisé la meilleure performance des tests de printemps le mois dernier et a depuis février un contrat de sportif professionnel avec son club de Saint-Grégoire, près de Rennes. Un "gros bonus", rare dans la discipline, pour aborder sereinement cette année avant les Jeux : "J’étais agréablement surpris de mes résultats sur les tests de printemps, ils validaient bien le travail effectué cet hiver, où je me suis mis une grosse charge d’entraînement et j’ai réussi à tout mettre en place, explique le sprinteur finistérien. Après, il fallait réussir avant les sélections à transférer cela sur l’intensité et la distance de course. Je me sens plutôt confiant puisque j’ai tout bien fait, donc maintenant cela va être dans la tête."

Il espère connaître ses premiers Jeux Olympiques l’an prochain, et pour ne pas se laisser déborder par l’enjeu, Quilian Koch peut compter sur l’expérience de son compère Maxime Beaumont, bientôt 41 ans et vice-champion olympique à Rio sur K-1 200m : "Je ressens bien cette notion de transfert, de passage de flambeaux avec Maxime. Il partage beaucoup son expérience du haut niveau jusqu’aux courses à enjeux", ajoute le Breton. Les deux faisaient d’ailleurs partie de l’équipage médaillé de bronze en K-4 500m aux championnats d’Europe l’an dernier, la catégorie qui a la préférence de Quilian Koch en vue des JO l’an prochain.

La nouveauté kayak cross pour conclure

La première liste de l’équipe de France sprint sera divulguée mardi, pour comporter jusqu’à 19 noms (10 hommes, 9 femmes) : "C’est un maximum qui correspond au nombre d’athlètes nécessaires pour aller aux Championnats du monde et aligner des athlètes différents sur chaque épreuve olympique", précise le directeur de la performance de la FFCK. Pour le paracanoë, les épreuves auront toutes lieu ce samedi, avec dix catégories au programme. L’enjeu pour Rémy Boullé et les autres athlètes sera d’atteindre le minima chronométrique pour participer en premier lieu à la Coupe du Monde de Szeged, en mai, avec un à deux athlètes sélectionnés par épreuve.

Les slalomeurs prendront le relais à partir de mardi en Seine-et-Marne, avec une manche de qualification et une manche de finale chaque jour. La liste de l’équipe de France, d’une douzaine de noms, sera là dévoilée à l’issue de cette semaine de compétition, et le samedi 29 avril sera lui uniquement consacré au kayak cross, nouvelle épreuve introduite aux JO l’été prochain. "Le slalom, c’est un contre-la-montre où on doit trouver la trajectoire la plus rapide pour arriver le plus vite en bas. Alors que le kayak cross, c’est de la confrontation directe où les athlètes partent à quatre sur une rampe avec le but d’arriver en premier, expose Rémi Gaspard. C’est un vrai match où cela se bouscule un peu, où il faut prendre les opportunités de dépasser. C’est quelque chose qui n’existait pas du tout dans la discipline jusqu’à maintenant." La promesse d’une dernière journée spectaculaire pour renfermer ces sélections France en beauté à Vaires-sur-Marne.

Kevin Morand