
Canoë: Gargaud-Chanut a passé un cap

Denis Gargaud-Chanut - Armelle Courtois
Denis Gargaud Chanut, deux victoires en deux courses, c’est un bon week-end sur le futur bassin olympique. Ces sélections nationales sont toujours un piège.
C’est à chaque fois un moment particulier. Pour moi et aussi pour les autres athlètes expérimentés. Sur des sélections, on a beaucoup à perdre. C’est le moment où ceux qui veulent accéder à l’équipe de France tentent le tout pour le tout pour y arriver et nous, athlètes de l’équipe de France, on est un petit peu sur des schémas plus sécurisants, on prend un peu moins de risque. Les écarts se rapprochent et c’est dur d’avoir de la marge. L’approche de ces courses est toujours délicate. Je suis assez content d’avoir bien géré le truc. J’ai l’impression que ça ne suffira pas pour l’international. Il va falloir que je muscle un peu mon jeu. Il va falloir que je sois plus à l’aise, plus relâché sur mes changements de côté et que j’arrive à créer de la vitesse tout au long du parcours.
Malgré l’enjeu vous avez insisté dans votre nouvelle technique de pagaie. Ca s’est bien passé ?
Aujourd’hui le parcours était très difficile. J’ai pu employer la nouvelle technique que je travaille, c’est-à-dire pagayer des deux côtés. C’est quelque chose que je n’avais pas forcément prévu de faire sur des sélections car je trouvais cela risqué mais le parcours s’y prêtait bien aujourd’hui. Après analyse avec mon entraîneur, on a décidé de prendre ce risque. C’était une option plus facilitante que rapide. Je suis très content d’avoir pris ce risque-là. Je vais maintenant pouvoir développer cette technique à l’international sur des courses où je suis plus relâché d’habitude.
Il y avait une barrière mentale à franchir ?
Là c’était un peu forcé. En demi-finale, j’ai failli sortir de la route. C’était risqué de refaire mais je me suis dit que c’était important de passer le cap de la peur, de se dire que je peux le faire en compétition importante. J’étais content de le refaire après la première manche. La manière n’est pas encore super rapide. Si je veux gagner des courses il faut que je sois encore meilleur que ça. Je suis très content de le faire en course de sélection car on a tendance à privilégier la sécurité. Le faire ici c’est la preuve que j’ai passé le cap de pouvoir le faire sur ces compétitions-là. Maintenant je n’ai plus d’excuse. Si j’ai l’opportunité de le faire sur une course internationale il faudra le faire.